Aujourd’hui, le numérique a pris le pas sur les médias traditionnels. Dans ces conditions, la critique de la « société du spectacle » de Guy Debord est-elle encore valide ?
Premièrement, je pense qu’il est un peu rapide de prétendre que le numérique a pris le pas sur les médias traditionnels. Certes, les jeunes générations regardent de moins en moins la télévision ; leur insertion dans le monde des représentations s’effectue de façon de plus en plus réticulaire et active. La révolution numérique a mis en perspective le vieux monde du spectacle où les êtres humains n’étaient que des isolats passifs devant leur télévision, condamnés à écouter les hautes paroles admonestées depuis le centre médiatique, séparés de l’image que d’autres construisaient du monde dans lequel ils vivaient. La révolution numérique a fait entrer la multitude dans l’agora publique, il n’existe plus de hiatus insurmontable entre émetteurs et récepteurs, même si persistent toutes sortes de hiérarchies matérielles et symboliques. Mais la circulation du discours a profondément changé. Pour autant, personne ne peut encore prétendre conquérir le pouvoir dans la Ve République sans passer ne serait-ce qu’à la télévision : le pouvoir de prescription des médias traditionnels reste donc décisif.
« On ne peut comprendre la domination culturelle et sociale du capital sans s’interroger sur la place du journalisme dans le diagramme du spectacle. »
Il y a deux manières de lire Guy Debord. La première est de penser qu’en situationniste irréductible, dont l’un des premiers objets de préoccupation était le dépassement de l’Art, il s’oppose finalement à toute forme de représentation quelle qu’elle soit (« tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation »), au prétexte qu’il s’agit toujours d’un geste de séparation, qui consiste à saisir un moment particulier et le prolonger sur un support qui lui est étranger — et donc à lui ôter la vie (« mouvement autonome du non-vivant »). Dans ce cas, les réseaux sociaux restent une forme de spectacle puisqu’il s’agit toujours d’y mettre en circulation des représentations. Mais je ne crois pas que cette interprétation soit tout à fait juste ; Debord était cinéaste, on ne peut pas dire qu’il y avait réellement une haine de l’image chez lui. « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images », écrit-il d’ailleurs dans La société du spectacle (thèse 4) : le spectacle correspond donc pour Debord à un stade de développement du capitalisme et ne peut se comprendre qu’inhérent au développement et au maintien d’une hégémonie culturelle particulière. C’est une notion historique, pas un concept absolu.
La seconde manière de lire Debord est de penser que sa critique s’adressait surtout à la distribution verticale du spectacle, à son parallélisme avec les structures hiérarchiques qui définissent le capitalisme, à son pouvoir idéologique, à sa fonction de vecteur social de la fausse conscience, du fétichisme de la marchandise ; et dans ce cas l’avènement d’une société du discours qui est horizontale et où chacun s’approprie les moyens médiatiques du dire pour conter sa propre vie quotidienne permet peut-être de réinterroger les thèses de Guy Debord. Il me semble que l’horizontalité et l’interactivité du Web 2.0 permettent, dans une certaine mesure, de réparer la séparation perpétrée par le spectacle traditionnel et d’ouvrir un espace de représentation et de partage de la vie réellement vécue. Quand Debord écrit : « La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation » pour définir la logique du spectacle, alors il me semble que la révolution numérique entre précisément en collision avec celui-ci, dans la mesure où elle permet à tout un chacun de dire le monde, un monde ouvert et bigarré, composé de tous les temps différemment vécus de ses habitants. En outre, Internet est aujourd’hui un territoire énonciatif où il est possible de se déplacer sans avoir à subir le chant des sirènes de la publicité — il suffit pour cela d’un bon ad block. Ce qui signifie que la forme-image comme prolongement de la forme-valeur capitaliste, c’est-à-dire celle de la valeur d’échange, n’est plus en sûreté dans la société numérique. Pour autant, les récentes affaires d’espionnage à grande échelle permis par Internet autorise à considérer la toile comme un vaste dispositif (au sens de Foucault) qui incite les êtres humains à se livrer eux-mêmes, à produire les données qui seront ensuite recueillies à des fins policières par les États capitalistes. Internet peut donc relever également de ce que Guy Debord appelle plus tard le « spectacle intégré », sorte d’infrastructure médiatique de la société de surveillance, ou de la « société de contrôle », pour reprendre un syntagme de Gilles Deleuze : une société qui fonctionne « non plus par enfermement, mais par contrôle continu et communication instantanée ».
Les réseaux sociaux sont-ils propices à la stratégie de « détournement » de Guy Debord ?
Le situationnisme reprend finalement à son compte l’idée que l’action prime sur la contemplation. La réception des œuvres, des messages, la traversée des situations qui relient les différents temps de la vie, tout doit être sujet à réaction, à reprise, à détournement. Ce concept est notamment élaboré par Guy Debord dans un texte publié en 1956 : Mode d’emploi du détournement, où il est dit que « tous les éléments, pris n’importe où, peuvent faire l’objet de rapprochements nouveaux », aux fins de « propagande partisane ». Il s’agit, par exemple, de piocher dans les fragments d’une œuvre pour les fusionner avec d’autres, afin d’obtenir une condensation sémiologique différente, détournée. De transposer des éléments d’un champ esthétique à l’autre — comme s’y efforcent les collages que l’Internationale lettriste nomme « métagraphie ». Le but final résidant néanmoins dans la faculté de détourner des situations en en changeant l’une des conditions déterminantes pour en construire de nouvelles, comme par effraction dans le cours discipliné et disciplinaire du temps social.
Or il est bien évident que les réseaux sociaux et Internet, par la plasticité qu’ils ont donnée aux œuvres, ont développé une large culture du remix – qui naît en réalité au milieu du siècle dernier déjà. Les réseaux sociaux sont un espace traversé de multiples croisements, chaque contenu est réinvesti différemment par chaque internaute, chacun s’en sert comme matériau de base pour en reconfigurer le fond et la forme, pour en transformer l’effet comme l’intention discursive. À titre d’exemple, je me souviens d’un visuel monté à la va-vite à partir du tableau de Magritte, « Ceci n’est pas une pipe », quand Marine Le Pen avait déclaré que le FN n’était pas d’extrême-droite : cette image avait circulé un peu partout. Plus ludique, j’ai une tendresse particulière pour le Tumblr CHARLES DE GAU2LE, où des citations de Booba sont collées sur des images historiques du général. Et le Mouvement pour la Sixième République a détourné une couverture de Martine récemment : « Martine signe pour une Sixième République », où l’on voit Martine sur sa table d’écolière, un crayon à la main, appliquée. Classique certes, mais toujours aussi marrant.
La massification du remix est un effet immédiat de la dématérialisation de la culture, de la réduction à néant des coûts de sa reproductibilité et de son transport.
Pour autant, chez Debord le détournement des messages et des énoncés quelle que soit leur nature ne vise pas à faire rire, mais à raviver un gisement de sens empoussiéré dans l’indifférence. Bien entendu, le détournement est aussi un art de la déformation : on ne saurait donc le faire sortir du domaine artistique pour le faire entrer dans le domaine politique sans de grandes difficultés.
Ce faisant, l’éloge du détournement sonne en fait comme une vaste plaidoirie pour l’appropriation de la culture par tous ; non pas appropriation passive dans la simple possession matérielle et la sage consommation, mais appropriation active dans la transfiguration individuelle de l’œuvre. Le détournement suppose une prise de liberté avec le fétiche de l’original. Et naturellement avec les droits (de propriété) qui lui sont associés. Là aussi, la révolution numérique répond à certains réquisits du détournement, comme en témoignent les dynamiques de collectivisation relative de la culture et de ses usages, portée notamment par les creative commons ou les wikis.
Un autre concept intéressant chez Debord est celui de dérive, conçue comme la faculté technique à traverser plusieurs ambiances différentes, plusieurs territoires différents, tout en jouant une partition différente et adaptée à chacune de ses variations. Eh bien je me demande à quel point on peut rapprocher la notion de dérive avec celle de sérendipité, qui désigne l’oisiveté par glissements qui se produit sur Internet, le fait que chaque piste empruntée débouche sur d’autres que l’on n’avait pas imaginées et qu’à dire vrai l’on ne recherchait même pas. Dans les deux cas, il s’agit de pratiquer au mieux le concours de circonstances. Évidemment, chez Debord il y avait un élan authentique vers la vie in situ, le situationnisme étant d’abord un savoir-vivre ; et sans doute aurait-t-il ainsi conçu une certaine réticence à ce que ses concepts soient ramenés vers des zones virtuelles, quand bien même celles-ci se situent bel et bien dans la vie réelle (Internet reste pratiqué par des êtres humains en chair et en os et non par de purs esprits).
On pourrait aussi signaler comment les aller-retours entre la vie réelle et son réceptacle virtuel ont permis de réorienter certaines situations concrètes vers un devenir révolutionnaire, comme nous le suggère le rôle joué par les réseaux sociaux dans les révolutions arabes, le soulèvement des Indignados en Espagne ou la révolte du vinaigre au Brésil ; à savoir le développement spontané d’un art du discours tactique en temps réel de la multitude.
Votre livre se concentre principalement sur la critique des médias. N’est-ce pas une vision un peu appauvrissante du concept de « société du spectacle » qui définit la nouvelle forme prise par le capitalisme dans son ensemble à l’époque du penseur[i] ?
Mon livre se veut d’abord comme une critique actualisée du pouvoir idéologique et politique des médias ; pas une critique globale de la société capitaliste au XXIe siècle. Or, dans la construction de cette critique particulière, il m’a semblé que les analyses et les concepts de Guy Debord gardaient toute leur acuité : j’ai donc décidé de m’en servir, tout en dépoussiérant certains d’entre eux. En fait, on pourrait dessiner une sorte de quadrilatère théorique pour définir le cadre de cet essai : Marx, Gramsci, Debord et Foucault.
Mais bien entendu, il est clair que la critique du spectacle est bien plus vaste que la seule question des médias, de la presse, de l’actualité. Cependant, la fabrique de l’actualité et sa médiatisation dans le corps social me semble être un pan majeur du spectacle ; parce qu’il est le plus efficace et le plus déterminant sur le plan politique. Il s’agit de ce moment où le règne de la marchandise devient explicitement politique, parce qu’il sous-tend la représentation du monde « unifié mais séparé » dans lequel nous vivons dans les sociétés capitalistes.
« Il est clair que la critique du spectacle est bien plus vaste que la question des médias, de la presse, de l’actualité. »
L’un des moments de mon livre consiste donc à analyser comment, dans l’industrie médiatique, le capital accumulé devient l’image positive et hypnotique de l’accumulation via la fabrique et la diffusion oligopolistique de l’actualité. On ne peut comprendre la domination culturelle et sociale du capital sans s’interroger sur la place du journalisme dans le diagramme du spectacle.
La pensée de Debord est indissociable du marxisme, qu’il entendait prolonger. Que pensez-vous de la récupération du concept de « société du spectacle » par des penseurs conservateurs, à l’instar de Philippe Muray, qu’Élisabeth Lévy (la directrice de Causeur) définit comme « Debord, le marxisme en moins et l’humour en plus » ?
Je ne doute pas qu’il s’agisse d’un compliment dans l’esprit d’Élisabeth Lévy, dont la seule marotte intellectuelle consiste à défendre une identité française fantasmée et franchement navrante.
Sa remarque est juste néanmoins : Philippe Muray n’a strictement rien d’un marxiste. C’est un vulgaire anarchiste de droite vaguement réactionnaire, amusant parfois. Seules ses théories sur le romanesque, dont on trouve une traduction brillante chez Houellebecq, me semblent dignes d’intérêt ; à savoir qu’une tension dramatique peut naître dans les détails et les aspects les plus sordides de la vie réelle. Il était d’ailleurs bien meilleur critique littéraire que romancier. Ses digressions autour d’« Homo festivus » sont distrayantes ; mais dans ce registre, les analyses d’Henri Lefebvre dans sa Critique de la vie quotidienne sont autrement plus sérieuses et pertinentes. Et le bref texte de Houellebecq, intitulé La Fête, se révèle bien plus jouissif que les condamnations binaires et acrimonieuses de Muray.
En fait, Muray est un « rageux », un rageux fatigant — comme tous les rageux : un irascible de facettes qui n’a jamais construit la moindre théorie politique, qui s’est contenté de moquer l’enlaidissement contemporain du monde, la montée de l’insignifiance où le règne de la moraline (« l’empire du Bien »), avec une animosité flamboyante qui masque assez mal son incapacité à relier les effets qu’ils dénoncent à leurs causes, à savoir les contradictions socio-économiques générées par le procès d’accumulation capitaliste et ses évolutions récentes : financiarisation et mondialisation. Certes, sa condamnation de la frivolisation du monde derrière les atours frelatés du pacifisme est recevable, son intuition n’est pas fausse ; mais elle est courte. Et bavarde. Sans réel contenu critique — dialectique, disons.
En définitive, c’est un agressif-passif. Sa pensée politique, pour peu qu’il en ait une, est inexorablement pauvre car il ne pense pas vraiment la question du pouvoir ; il n’a donc rien à dire aux êtres humains sur la direction à suivre, sur les moyens de s’organiser pour s’émanciper. En réalité, ça ne l’intéresse pas vraiment. Il préfère les postures littéraires. S’en tient à l’écume des choses. C’est un dandy. Il passe en revue des faits dont il tire des interprétations stylisées qu’il raccorde bon an, mal an au progrès d’une terreur molle (celle des bons sentiments dont l’envers serait l’ « envie de pénal »), dont il est pourtant bien en peine de systématiser la logique.
À l’inverse de Guy Debord, il ne s’est jamais engagé, n’a jamais fait sienne la critique matérialiste de l’idéalisme, n’a jamais formulé le début d’un plan de lutte contre cette aliénation « postmoderne » qu’il tente pourtant de piéger à grands coups de sarcasmes ; il n’était pas un « stratège », quelqu’un de résolument tourné vers l’action.
Debord, lui, n’était pas un réactionnaire, mais un révolutionnaire. Entre ces deux pétulances court effectivement bien plus qu’un simple trait d’humour.
Nos Desserts :
- Le Twitter de Clément Sénéchal et son blog
- Pour choper le livre de Clément Sénéchal
- Mouvement pour la VIe République
- Recension de son livre sur L’Entreprise de L’impertinence
- Nous avons publié un texte de Guy Debord dans Le Comptoir
- Philippe Muray, de la société du spectacle au festivisme
- Henri Lefebvre, Guy Debord et l’urbanisme
Notes :
[i] Guy Debord le définit ainsi : « Le spectacle est le capital à un tel degré d’accumulation qu’il devient image. » Voir Guy Debord, La société du spectacle, Buchet-Chastel, 1967 ; Champ libre, 1971 ; Galliard, 1992
Catégories :Politique
Si Muray n’a jamais eu vocation à ériger une théorie politique, c’est justement pour ne pas devenir la caricature du petit boutiquier sectaire, méprisant et inexorablement vain qu’est Sénéchal. Cet épris du « gros animal » comme l’appelait Simone Weil, de la vulgarité sociale, du déni des aspirations plurielles de l’être-humain, qui ne se bornent pas au domaine matériel. D’où cette horreur, proprement orwellienne, de la politique et de ceux qui la font. Mais Sénéchal, qui est préoccupé par des objectifs strictement politicards, et peinant à voir au-delà de l’horizon de son parti sclérosé, empêtré qu’il est dans la soumission à tous dogmes actuels (mais qui veut paraître malgré tout les transgresser), n’a sûrement pas le niveau intellectuel pour le percevoir.
Quant à son délire de persécution vis à vis des médias dominants, dans ce cas il faudra expliquer pourquoi il a immédiatement recours et à leurs moyens, et à leurs méthodes, dès qu’il est question de calomnieusement diaboliser des adversaires politiques tout à fait courageux, et eux, tout à fait décents, comme Judith Bernard et Etienne Chouard, qui ont eu comme seul tort d’avoir de bien meilleures intuitions que lui, et qui ont troqué son petit ton merdeux et méprisant par un sens honnête de la pédagogie. Que Sénéchal continue de gérer sa petite boutique, qui ne fera que s’effondrer au gré des consultations électorales, comme son champion Mélenchon l’a prouvé, faute d’avoir une ligne politique économique et sociale claire, à même de répondre aux véritables aspirations du peuple, plutôt que de lui dire ce qu’il doit penser.
Marx et les autres, tous ceux qui ont construit la pensée de gauche à travers les siècles récents, étaient donc des boutiquiers et des politicards eux aussi, puisque eux-mêmes étaient engagés dans le combat politique concret, jour après jour. Je prends donc ce commentaire – rageux lui aussi, merci pour la démonstration du concept – pour un compliment qui s’ignore. Merci.
Deux citations :
« [Nous étions] les contempteurs absolus d’une société dont nous dénoncions les tares omniprésentes. Le problème c’est de ne les avoir pas vues en nous… Notre conscience critique s’érigeait en bonne conscience. Son intransigeance – sa pureté – a masqué les errements du vécu. Elle est devenue fausse bonne conscience. Forts d’une pensée radicale, nous étions dispensés de la seule radicalité de base, celle qui d’un homme fait un être humain. Cela, c’est le radicalisme : nous trempions dans la pire des idéologies alors que nous la combattions.
[…] S’est ainsi produit le passage de la radicalité incontestable du mouvement situationniste : un radicalisme – cette auge dans laquelle se sont vautrés tant de protagonistes. »
Raoul Vaneigem, Rien n’est fini, tout commence, Allia,2014.
« La Rébellion serait « une idée veuve en Europe, et ce n’est pas de sitôt qu’elle risque de retrouver un compagnon ou un mari ». Au remarquable connard post-moderne, ce philosophe de la misère débile qui signe ces propos, une seule réponse s’impose : misère de la philosophie ! « Il est agréable de désobéir. » : tu parles, triste con ! La rébellion serait devenue « un geste machinal », une nouvelle éthique de la conformité en quelque sorte. L’imbécile fécal qui nous livre ces jugements définitifs, un certain P.Muray (Le siècle Rebelle, Larousse) aurait intérêt à faire gaffe ! Ce dénonciateur du « despotisme de l’axiomatique » (il fallait le trouver) prouve surtout son incapacité à penser, sinon à écrire, syndrome qui frappe beaucoup de ses contemporains : beaucoup de prétentions et peu de moyens ! C’est assez commun chez ce quarteron de clercs illettrés qui sévit dans la production d’une pensée-gadget d’autant plus fétide qu’elle ne procède que par recyclage de vieilles idées ! Sache Muray que ta dénonciation du « conformisme de l’anti-conformisme » relève du conformisme le plus éculé ! Tu n’es guère apte à juger du « sens de l’Histoire » et ton discours pseudo-hégélien, tendance rive-gauche, suffit à te disqualifier ! À te lire, on comprend, si on le savait déjà, que « le poisson pourrit par la tête », tes concepts avariés d’« hyperfestivité » et d’« abîme d’extase », sur fond de techno hardcore sans doute, sont assez révélateurs de ton délabrement mental. « Danser, c’est avancer ! », c’est ça, connard technoïde, t’as tout compris, avant décrire, vérifie la qualité des produits que tu ingères ! Si « la fête est le nouveau ciel de l’homme contemporain. », fais gaffe à l’alchimie négative : à trop vouloir trouver de l’or, on se retrouve dans le purin jusqu’au cou ! Tu y es déjà, connard, toi et ton « homo festivus », concept bidon pour une époque où règne le vide, sous forme de recyclage d’ordures diverses ! »
Vald, le magazine de l’homme moderne, 20/01/02.
http://www.homme-moderne.org/kroniks/barba/020120.html
Ne vous comparez à eux… par contre il me semble avoir trouvé la source de votre haine pour Muray, qui, comme je m’en suis rappelé, avait brillamment analysé votre cas…
http://imgur.com/zhp22NJ,D5cOdLT
http://imgur.com/zhp22NJ,D5cOdLT#1
@Osef
Debord au sujet des matons de Panurge à venir 😉
« Ces Commentaires sont assurés d’être promptement connus de cinquante ou soixante personnes; autant dire beaucoup dans les jours que nous vivons, et quand on traite de questions si graves. Mais aussi c’est parce que j’ai, dans certains milieux, la réputation d’être un connaisseur. Il faut également considérer que, de cette élite qui va s’y intéresser, la moitié, ou un nombre qui s’en approche de très près, est composée de gens qui s’emploient à maintenir le système de domination spectaculaire, et l’autre moitié de gens qui s’obstineront à faire tout le contraire. Ayant ainsi à tenir compte de lecteurs très attentifs et diversement influents, je ne peux évidemment parler en toute liberté. Je dois surtout prendre garde à ne pas trop instruire n’importe qui. »
Guy Debord ~ Commentaires sur « La societé du spectacle »