Et si Macron avait raison ? Si, l’orage passé, il n’y avait pas de « retour aux jours d’avant » ?
Il l’a dit : « Nous gagnerons, mais cette période nous aura beaucoup appris. Beaucoup de certitudes, de convictions seront balayées, seront remises en cause. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent (sic) . (…) le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour aux jours d’avant ».
Oui : l’État français aura désormais le service public à cœur. Le soin, l’éducation, le transport, etc. seront tenus pour des droits véritables. Les « grands » médias ne vomiront plus quotidiennement les fonctionnaires.
Mieux ! Il n’y aura plus de « grands » médias.
Nos consommations seront modiques ; la première angoisse ne nous précipitera pas vers les supermarchés.
Mieux : il n’y aura plus de supermarchés. Plus de multinationales, de « marchés financiers « .
Nous lirons – Monsieur le Président nous y incite – et ne passerons plus ces heures affolantes devant nos quadrilatères intelligents qui brillent.
Voire : on se sera lassé des quadrilatères.
Lire, d’ailleurs, ou prétendre lire, ne sera pas un élément de lifesytle cocooning, au même titre que les mugs et les châles en laine.
Hanouna sera bibliothécaire, BHL agent communal dans une cantine scolaire. Sibeth Ndiaye et Nadine Morano iront se laver la bouche au savon.
BFM et Les Inrocks cesseront de réduire, en une fascination symétrique, les habitants des cités aux quelques imbéciles qui y pourrissent la vie des gens.
Mieux : il n’y aura plus de cités ; chacun sa bicoque, son point d’eau, sa verdure et ses poules.
La publicité sera abolie, les écoles de commerce aussi. L’art dit « contemporain », faute de commande publique et de zélateurs d’empereurs nus, cessera ses nuisances.
Il ne passera plus par la tête de quiconque de faire hurler une enceinte JBL dans les transports en commun gratuits.
Les flics n’éborgneront plus personne, aucune femme ne mourra sous les coups d’abrutis, plus d’ignobles butors pour s’en prendre aux enfants.
Les agents immobiliers ne porteront plus de chaussures pointues : il n’y aura plus d’agents immobiliers. Le prix du mètre carré dans les villes sera divisé par dix.
Les Césars et Palmes d’or (en bois) seront décernés par des bénévoles, lors d’un pique-nique en forêt. Les comédiens, chanteurs et autres toucheront le SMIC. Tout cela deviendra pour de vrai une affaire de bohémiens.
Il ne sera pas nécessaire de mutiler la langue française pour respecter nos mères, femmes et sœurs.
On aura six mois de vacances par an, mais on n’en profitera pas pour dégueulasser le paysage.
Les activités idiotes dont on fait encore tant de cas cesseront : des jobs, donc, disparaîtront. Mais nos besoins seront bien maigres.
Les Départements d’Outre-Mer ne seront plus traités en colonies négligeables.
L’Afrique ne sera plus ce terrain de jeu sordide.
Libre sera la Palestine, et le sourire aux Syriens rendu.
Plus personne ne dira « juste », « tellement », « de base » ou « en mode ».
Renaud Camus vivra à Ouagadougou et nous lirons son journal avec boulimie.
Les Allemands cesseront de porter des sandales avec des chaussettes. Les vendeurs de systèmes d’alarme et de barbelés feront faillite.
La politique divorcera de Twitter, et l’Amour de Tinder.
Christophe Barbier ôtera pour de bon sa méchante écharpe et se murera dans un silence d’ascète.
Et puis…
Si, finalement, le jour d’après devait ressembler quelque peu aux jours d’avant, si presque rien ne devait changer, c’est certainement que nous n’aurions pas bien appris.
Qui parierait pour le même monde, mais plus hygiéniste et paranoïaque encore ? Et qui désire ce monde ?
En lui, sans doute, germent les prochaines fois.
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Cela pourrais être comme la stratégie du Choc de Naomi Klein, la destruction finale de l’état
Macron prend les accents du Sarkozy 2008 qui annonçait vouloir réguler le capitalisme.
La vérité c’est qu’après l’épidémie c’est nous qui allons payer la facture des coûts engendrés par la crise. Et on va s’appauvrir encore un peu plus.
Et tout se passera comme il est dit, avec néanmoins une attestation !
Et si vous faisiez de ce texte le point de départ d’un « Cahier pour les jours d’après », comme ont existé il y a deux siècles et demi les Cahiers de doléances ?
Il faudrait trouver un moyen de répandre de manière « virale » ce texte et les compléments qui lui seront ajoutés de façon à lister de la manière la plus exhaustive les aspirations des 99%.
Pour ce qui me concerne, j’ajouterai : Il n’y aura plus de Bourse ni de Traders, la spéculation sur les productions alimentaires sera rendue impossible, le Code du Travail sera celui rédigé sous la direction d’Emmanuel DOCKES, le systéme de Santé sera reconstruit et avec lui les Services Publics.
» Cahier pour les jours d’après », excellente idée à répandre de manière virale ! Merci Cassius 36.
N’hésitez pas à la répandre autour de vous en prenant une initiative auprés de vos réseaux.
De mon côté j’ai lancé un appel en ce sens dans mes réseaux et avec une poignée d’amis nous commençons à réfléchir aux outils les mieux adaptés pour le diffuser de manière virale et surtout pour recenser les aspirations, contributions, propositions de la grande masse de la population.
J’ai mis en place, provisoirement, un espace de travail collaboratif avec le logiciel libre « Agora-Project », en attendant peut-être mieux.
Si vous me communiquez vos coordonnées je pourrai, avec l’accord des premiers collaborateurs, vous inclure dans notre boucle de réflexion, pour le moment par courriel, et/ou sur l’espace de travail collaboratif.
Quand, pour y présenter de vieux textes, j’ai titré le blog « Immondialisation: peuples en solde! » je visais d’abord la pandémie…du capitalisme financier. La pandémie virale que nous subissons en faisant éclater un de ses aspects les plus nettement mortifères nous en révèle bien d’autres…pour peu qu’on ouvre les yeux et le cerveau pour tenter d’analyser au mieux les forces qui mènent le monde. La situation actuelle démontre que ce titre ne relevait ni du racolage, ni de la simple provocation mais exprimait les ravages causés par loi immonde de la course infinie au profit imposée à tous les peuples.
Méc-créant.