Société

Du Spectacle au Festivisme : petite histoire de la diversion contemporaine

Notre présent qui dépasse trop régulièrement la fiction est hanté par Guy Debord. Voilà bientôt un demi-siècle, l’écrivain publiait « La société du spectacle », essai aussi nébuleux que visionnaire, pastichant Marx tout en lui rendant hommage. L’ouvrage débute par ces mots : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation ». Depuis, le réel ne cesse de tendre la badine pour se faire battre. Pour cette besogne, Debord a trouvé un bon remplaçant en la personne de Philippe Muray, essayiste qui a consacré une grande part de son existence à redresser les torts d’une modernité qui a cessé d’être, a souhaité avoir et a finalement choisi de consacrer tous ses efforts au paraître. Du Spectacle érigé en modèle de société au culte de la Fête devenue fuite, le chemin est ténu, et Debord autant que Muray nous aident à penser contre notre temps, en en dessinant les arcanes.

Spectacle et brouillard sur le réel

Guy Debord entouré de Michèle Berstein et d’Asger Jorn

Grand intellectuel de son temps, Guy Debord (1931-1994) fut tout à la fois littérateur, essayiste, cinéaste, artiste et, à sa manière, politiquement engagé, notamment via le mouvement situationniste auquel il a donné une assise théorique solide. Fortement inspiré par Karl Marx, mais aussi par le mouvement lettriste — représenté notamment par Isidore Isou, Maurice Lemaître ou Gil Joseph Wolman —, il mûrit vite une pensée profondément distanciée de son temps, jugé à l’aune des agissements de ses contemporains, qui construisent à la fois le libéralisme moderne et, peut-être inconsciemment, de nouveaux moyens d’asservissement des masses. Cette nouvelle forme d’esclavage se caractérise par l’utilisation de la diversion, et donc du spectacle, pour empêcher toute forme de contestation réelle de la société telle qu’elle va. En leurs temps, les Romains connurent panem et circenses ; aujourd’hui, le cirque engloutit notre quotidien, sans même laisser de miettes.

Dans les années 1960, on assiste à l’émergence de ce que Jean Baudrillard a appelé la société de consommation et, par conséquent, à l’avènement d’une culture de masse venue des États-Unis, dont les mots d’ordre sont loisir, confort et entertainment. Une nouvelle forme de vie bien réglée s’étend en Occident, et contribue au développement d’une croyance au bonheur par l’argent et, dans un même mouvement, à l’oubli de toute forme de vie humaine traditionnelle. Selon Debord, le spectacle en tant qu’industrie en explosion participe de cet oubli : « Là ou le monde réel se change en simples images, les simples images deviennent des être réels, et les motivations efficientes d’un comportement hypnotique. Le spectacle, comme tendance à faire voir […] le monde qui n’est plus directement saisissable, trouve normalement dans la vue le sens humain privilégié qui fut à d’autres époques le toucher : le sens le plus abstrait, le plus mystifiable, correspond à l’abstraction généralisée de la société actuelle. » La société spectaculaire que décrit Debord est un gigantesque théâtre où les frontières du réel deviennent opaques : spectacle et vécu y sont mélangés, imbriqués, confondus, et forment un brouillard empêchant une véritable lecture critique de l’Histoire, mise en scène, et du quotidien, constamment enjolivé. Cette perte de sens générale contraint les peuples à déposer les armes, dans un mélange de résignation et de foi aveuglée.

« Une nouvelle forme de vie bien réglée s’étend en Occident, et contribue au développement d’une croyance au bonheur par l’argent et, dans un même mouvement, à l’oubli de toute forme de vie humaine traditionnelle. »

Écrite à l’orée des années 1970, cette analyse n’a jamais parue aussi vraie qu’aujourd’hui : l’Art est désormais vu par beaucoup comme un relais des contestations populaires, engageant les séditieux d’hier à se reposer ; l’industrie publicitaire, éminemment spectaculaire, étend son influence sur les esprits de jour en jour, continuant à se définir comme vendeuse de rêve ; les politiques eux-même entrent dans la danse, dans une série médiatique quotidienne plus proche de la pantomime que de l’information ; tous, à l’unisson, proclament l’avènement de l’« humanisme de la marchandise ».

Philippe Muray, debordien caustique et chevronné

Le tempérament conservateur de Philippe Muray, détracteur injustement méconnu de notre société moderne, ne l’a pas empêché de signer d’innombrables essais debordiens en diable. S’éloignant de la prose indéchiffrable de l’auteur de La société du spectacle, Muray, en homme de lettres entier, préfère s’amuser de l’air du temps en dégageant sa substantifique moelle à coup de mots triés sur le volet. Observateur du temps qui passe trop vite, il n’hésite pas, pour le rattraper, ce temps, à créer des expressions toutes plus savoureuses les unes que les autres. L’homme contemporain, qu’il juge frivole, puéril et célébrateur à tout crin, devient sous sa plume « Homo festivus », être inédit de la fin de l’Histoire consacrant son existence à la quête du loisir quotidien et sans lendemain. L’artiste conformiste, qui se vautre dans le spectacle faussement subversif et y reste dormir, est qualifié de « rebellocrate » ou de « mutin de Panurge ». S’il se pique de dénonciations grandiloquentes, il devient même un « Jacuzze », sorte d’Émile Zola sans saveur jaillissant de son confortable bain bouillonnant.

La civilisation en déroute est toute entière vilipendée par Philippe Muray, au rythme de sa progressive « disneylandisation », car elle devient, selon lui, une pâle copie de la réalité humaine au fil des jours. La nature elle-même est remise en question de façon régulière par l’homme moderne, qui supporte de moins en moins qu’il puisse encore exister une forme de danger à se promener à l’air libre. C’est d’ailleurs le thème d’une des bonnes feuilles de l’ouvrage Après l’Histoire de l’auteur, qui rit de la peur et du dégoût qu’Homo festivus peut éprouver pour une montagne inaccessible, vue par lui comme trop abrupte, trop austère, et finalement intrinsèquement méchante. Selon Muray, la nouvelle humanité désirerait donc tout festiviser, tout remodeler à son image, même les éléments les plus immuables de notre Terre.

La grande roue, figure tutélaire du monde moderne

Décrivant volontiers, avec des accents hégéliens, ce « dimanche de l’Histoire » que représente notre époque, l’essayiste semble éprouver un mélange de fascination et de dégoût pour ce nouveau monde qui commence au retentissement des trompettes. S’appuyant sur les travaux de Guy Debord, il démontre une grande lucidité dans sa critique d’une société acquise corps et âme au Spectacle, une société devenue le Spectacle même. Un environnement fabriquant des spécimens d’Homini festivi en série, qui jamais ne connaissent de satiété du Spectacle, aveuglés par un mélange trouble entre réalité et fiction.

« L’artiste conformiste, qui se vautre dans le spectacle faussement subversif et y reste dormir, est qualifié de “rebellocrate” ou de “mutin de Panurge”. S’il se pique de dénonciations grandiloquentes, il devient même un “Jacuzze”, sorte d’Émile Zola sans saveur jaillissant de son confortable bain bouillonnant. »

En outre, l’œuvre de l’essayiste dresse le constat fatidique d’une humanité pour la première fois arrachée de toutes ses réalités naturelles, soumise au pouvoir de l’image et acquise à la cause consensuelle autant qu’à une « haine du quotidien » qui s’exprime par la fuite. Aujourd’hui, l’homme est devenu Homo festivus parce qu’il ne supporte plus la critique et les mauvais sentiments, qui sont rejetés plutôt que compris, et qu’il préfère faire diversion en s’adonnant à des activités futiles : faire la fête sans autre raison que celle de vouloir se déconnecter d’une réalité trop souvent méconnue ou de s’enivrer par exemple. C’est précisément cette direction qui annonce pour Muray l’« ère du consensus », qu’il voit comme la fin de toute vie humaine — et, par extension, de toute vie sociale, politique ou philosophique.

Plus qu’ailleurs, le génie de Philippe Muray s’exprime dans sa capacité à systématiquement relever et commenter les innombrables événements médiatiques qui sont des preuves tangibles de la perte de sens du présent. Certes, il ne le fait pas dans une démarche politique, mais plutôt exclusivement littéraire ; pour autant, ne peut-on pas réutiliser cette grille de lecture éclairante pour comprendre nos contemporains ?

Extension du domaine de la fête

Le point de contact fondamental entre la pensée de Guy Debord et celle de Philippe Muray réside en leur capacité commune à voir venir l’air du temps, même si les ambitions des deux auteurs sont différentes. Debord et Muray font tout deux écho à une célèbre citation de l’écrivain irlandais Oscar Wilde, qui affirmait au XIXe siècle que « la vie imite l’Art bien plus que l’Art n’imite la Vie ». Aujourd’hui, le Spectacle passe non seulement par la culture de masse, mais il contamine aussi les individus dans leurs cercles restreints et dans ce qu’ils ont de plus privé. L’exemple des nombreux festivals de musiques actuelles qui ont, ces dernières années, poussé comme des champignons dans toutes les contrées du monde et qui sont massivement plébiscités, est, à ce titre, révélateur de notre monde moderne. On peut aussi penser au nombre grandissant d’événements culturels, plus ou moins heureux, qui fleurissent partout — notamment dans les villes —, et qui doivent participer d’une atmosphère festive, parfois agréable mais souvent artificielle. Désormais, la Fête s’invite partout, et il faut faire preuve d’une détermination sans faille pour parvenir à l’éviter. C’est peut-être spécifiquement cette invasion qui conduit de nombreuses personnes à sombrer dans un délire festif permanent, à l’image d’éternels étudiants ayant revêtu les oreilles d’âne de Pinocchio et de ses comparses.

« Le point de contact fondamental entre la pensée de Guy Debord et celle de Philippe Muray réside en leur capacité commune à voir venir l’air du temps, même si les ambitions des deux auteurs sont différentes. »

Or, contrairement à un lieu commun répandu, la Fête n’a désormais plus rien de subversif, puisqu’elle est devenue quotidienne et défendue par la puissance publique. Elle est même intrinsèquement compatible avec le néo-libéralisme et l’individu contemporain, qui peut chercher à s’illustrer à petite échelle — avec ses amis par exemple — et plus facilement à grande échelle désormais, par le biais d’Internet. Le Spectacle et la Fête jouant le rôle d’un paravent pour la réalité, on peut donc supposer que nous sommes parvenus à une mise en scène permanente du réel, à ce que l’on pourrait appeler une société d’acteurs. C’est donc, selon Muray, le confort intellectuel procuré par l’idée d’une « festivocratie », à savoir une société submergée par le Spectacle au point d’en adopter les codes et la didascalie, qui fait naître chez Homo festivus une résignation inconsciente face aux événements qui se déroulent sous ses yeux et qui contredisent sa pensée. Cette critique rejoint celle de Guy Debord lorsqu’il affirme que « l’ineptie qui se fait respecter partout, il n’est plus permis d’en rire ; en tout cas il est devenu impossible de savoir qu’on en rit. »

Et si la meilleure explication de l’inertie politique actuelle se trouvait être celle-ci ? En somme, l’homme contemporain préfèrera toujours se noyer dans l’alcool et faire preuve de légèreté plutôt que de prendre le risque d’être sérieux. Sa haine du quotidien et d’une existence hors de son temps, qu’il jugera morne et dépassée, l’empêchent de connaître la réalité de tous les jours et, du même coup, d’avoir une prise sur cette réalité. C’est pourquoi il est, pour le moment, vaincu par le libéralisme, qui lui propose de bien agréables dérivatifs (fête, spectacle, ou encore alcool, drogues) qui lui permettent de s’évader sans trop s’investir. Ainsi, chacun à leur manière, Debord et Muray — bien que ce dernier fut loin d’être socialiste — mettent en évidence certaines tendances contemporaines empêchant l’accomplissement d’une véritable société socialiste. C’est l’écran de fumée produit par le Spectacle et la Fête, qui précipite l’Occident dans un ordre de pensée duquel il ne parvient pas à s’extraire. C’est aussi, sans doute, que notre “société de loisirs” ne valorise plus les efforts individuels et collectifs qui permettent une rupture avec la bêtise ambiante, et ne permet plus au citoyen de s’intéresser à la res publica autrement que par le petit bout de la lorgnette. Enfin, c’est peut-être parce les modernes ont eu trop longtemps cette propension à imiter l’Art qu’ils ne parviennent plus aujourd’hui à définir ce qu’est l’existence.

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12 réponses »

  1. Bonjour M. Roland,

    Bien que j’aie trouvé l’article tout à fait passionnant, je voudrais tout de même pointer du doigt une inexactitude : Muray n’est pas, n’a jamais été et ne peut raisonnablement être vu, lu, compris comme un «debordien» pour vous citer. Je vous renvoie à Après l’Histoire II, dans l’édition Tel Gallimard de 2007 : il précise, dans le chapitre de février 1999 intitulé «Le siècle prend la porte», dans une note, que, pour lui, «Il est temps d’entamer la critique méthodique de ce penseur [Debord], et de dire pour commencer que, contrairement à ce qui se radote depuis si longtemps, l’époque n’a pas connu d’ami plus fidèle que le théoricien du spectaculaire intégré.On peut même avancer que l’ère hyperfestive, laquelle n’a plus rien à voir avec la société du spectacle, avait besoin de cet idéologue pour avancer masqué.» Excepté cette inexactitude, je suis enchanté de découvrir un blog aussi pertinent et intelligent sur la pensée politique contemporaine.

    Très vôtre,

    Un murayien.

  2. Le truc c’est que chez Debord, y’a que des assertions, pas de démonstration, bref d’argumentation…
    Et surtout y’a rien de nouveau, rien d’original chez lui… Vous lui enlevez le « fétichisme de la marchandise » et il n’aura plus rien à dire…

    • Chez vous non plus, il n’y a qu’assertions… Sans être un debordien acharné, j’aimerais savoir ce qui vous permet de dire que Debord est si peu digne d’intérêt.

  3. L’idéalisme sûrement…
    Aucune philosophie de la praxis….
    C’est un « révolutionnaire »? très bien
    Qu’a t’il, alors, apporter à cette question « Que faire? »…

    « En effet, Debord ne cherche pas à démontrer ni même à convaincre, mais à montrer. Il rejoint ainsi la conception de Marx en disant que la philosophie doit trouver sa réalisation et non plus sa discussion » Il n’y a rien de sérieux là dedans, dans cette démarche.
    Marx cherche à concrétiser et à transformer la réalité mais je ne crois pas qu’il cède juste un instant aux assertions sans aucune argumentation… Lisez « la société du spectacle », vous n’y trouverez que de l’assertion… Rien de sérieux…

    http://next.liberation.fr/livres/2015/12/23/guy-debord-n-a-pas-ete-capable-d-appliquer-dans-sa-vie-les-principes-qu-il-revendiquait-en-theorie_1422482

    Aussi qu’a t’il produit conceptuellement d’original?
    Nous supprimons le concept de « spectacle », est il nécessaire dans l’analyse dans la société où nous nous trouvons?

  4. Concernant Debord, relire son « Commentaire sur la société du spectacle », une sorte de petit manuel qui peut aider à voir plus clair sur son nébuleux best-seller. J’en conviens, Debord n’est pas le plus clair des penseurs, et Muray n’a pas tout à fait tort de voir en lui l’allié de « l’ère hyperfestive ». Mais je réitère: malgré les quelques moqueries que Muray lui a réservé, il est pour moi son plus grand vulgarisateur littéraire. Wolf Solent, vous avez cité un passage, mais vous oubliez tous les passages où Philippe Muray rend explicitement hommage à Debord (on peut en compter de nombreux, notamment dans « Après l’Histoire », mais je n’ai pas le livre sous la main présentement).
    Pierre: bien sûr que le concept de « spectacle » est nécessaire dans notre société, plus que jamais. Il n’y a qu’à s’intéresser aux nouvelles névroses de nos contemporains qui préfèrent se faire mousser avec leur collection de Pokemons plutôt que de compter les papillons ou de simplement se promener dans la nature. En tous les cas, citer Libé pour dénoncer le manque d’exemplarité de Debord, ça ne manque pas de sel, aussi brouillon soit-il.

  5. Je ne vois pas de quels passages vous parlez mais ne commençons pas une guerre des citations. En revanche, il me semble que Muray répugnait vraiment à être comparé à des penseurs qu’il considérait comme n’ayant pas assisté à l’ère hyperfestive et ne pouvant donc en avoir témoigné réellement ou fidèlement. Certes, Debord est mort en 1994 et L’Empire du Bien, qui pose les prémices d’Après l’Histoire et de Festivus festivus, date de 1991, mais il n’y a dans Debord qu’une dénonciation du spectacle, de l’image, et non d’une nouvelle civilisation, en tout cas c’est le souvenir que la lecture de l’ouvrage que vous citez m’a laissé. Car il me semble que vous oubliez l’idée novatrice de Muray qui est de voir dans cette ère l’avènement d’une nouvelle espèce, différente des individus, sans pour autant qu’il s’agisse de déplorer le passé pour cracher sur le présent et maudire l’avenir (Muray n’est pas Finkielkraut). De plus, la posture que prend Muray, qui est fondamentalement de rire des moyens élaborés par le monde moderne pour se rendre désirable, est assez différente à mes yeux de celle de Debord, bien que leur commun mépris des médias (on imagine mal Debord à Apostrophes) puisse constituer un point d’intersection entre leurs pensées. Car au-delà de ces points d’intersections, je vois mal réellement quelle concrète parenté l’on pourrait construire entre Debord et Muray, pour les raisons évoquées ci-dessus : si la société du spectacle et Homo festivus ont des points communs, l’attitude et la visée de l’œuvre de ceux qui les ont théorisés sont tout à fait différentes, et il me semble justement que :
    a) s’il fallait choisir, la dénonciation de Muray est plus poussée tout en étant paradoxalement moins politique que celle de Debord (n’oublions pas que Muray était tout sauf de gauche, bien que les hommes politiques qu’il critique soient de tout bords)
    b) s’il fallait absolument le rapprocher d’un philosophe, d’un essayiste ou d’un sociologue, c’est fort banal de le dire, mais ce serait peut-être Baudrillard (plus en tout cas que Michéa), encore que leurs styles soient extrêmement éloignés.
    Enfin, vous oubliez dans tout ça la notion de fin de l’histoire et même de post-histoire, popularisée par Fukuyama en 1992 (après L’Empire du Bien tout de même, mais la post-histoire n’y était pas encore mentionnée à moins que vous ne me démontriez le contraire, ce qui ne m’étonnerait pas car cet ouvrage est parmi les plus faibles de Muray, étant plus proche du pamphlet que de la démonstration scientifique – d’où, d’ailleurs, sa brièveté : on ne va pas loin en tournant autour du problème sans en trouver la cause. Mais je m’égare et cela finirait par nous renvoyer à la querelle entre Romain Gary et Dominique de Roux) et non, à ma connaissance, par Debord. Et tout Muray repose là-dessus.
    Debord est d’ailleurs plus politique ; il pense les termes d’une sortie du spectacle, ce que ne fait pas Muray, ni même Baudrillard, qui aurait avec Muray en commun l’idée de la disparition du réel.

    Très vôtre,

    Wolf Solent.

  6. Désolé mais je ne vois rien de conceptuellement novateur par rapport à Lukacs ou Marx sur le plan philosophique.
    Il y a un réel décalage entre la propension de beaucoup de personne de gauche à le considérer comme « maitre à penser » et ce qu’il conceptualiser de manière concrète alors que sur le plan théorique, il n’y a rien de significativement nouveau…
    Si Debord est un « révolutionnaire » qu’apporte t’il à la question du « Que faire? », de la praxis?
    De plus, dans « la société du spectacle » pourquoi est-il toujours l’assertion et non dans l’argumentation (réelle)…
    Un langage abscons peut-il sembler subversif et donc vendeur? (pas très honnête de part je l’avoue 🙂
    Pour pokémon go, ne généralisez pas, les utilisateurs sont jeunes et vous parlez de névrose…

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