Politique

Daech : un terrorisme bien de son temps

L’hiver 2015, marqué au fer rouge par les méfaits du terrorisme international, aura été d’une rudesse extrême pour l’humanité. Les attentats de « Charlie Hebdo » en France, ainsi que les récentes exactions de l’État islamique au Moyen-Orient et en Tunisie ont laissé dans leur sillage un grand nombre de cadavres, mais aussi un champ de ruines immense duquel se dégagent peur et désolation. En ce début d’année, patrimoine et culture sont les cibles privilégiées d’organisations armées dont la folie destructrice se drape sous le nom d’Allah, qui n’a rien demandé à personne. Face au nihilisme de Daech, il est urgent de ne pas sombrer dans la paranoïa et de réaffirmer nos valeurs.

De Netchaïev à Bamiyan : Nihil contre le reste du monde

L’État islamique, enfant monstrueux de la rencontre, dans les geôles américaines d’Irak, entre membres irakiens de l’armée baasiste et partisans d’Al-Qaïda, est devenu en peu de temps l’ennemi géopolitique numéro 1 pour la plupart des nations du monde. Déstabilisant des régions entières par le sabre et la dynamite, il semble pourtant s’attirer l’adhésion de centaines d’Occidentaux, qui partent clandestinement participer à l’entreprise de mort en compagnie de djihadistes qui n’ont d’autre conviction que celle d’instaurer le règne du chaos sur Terre. C’est sous le paravent d’Allah et Mahomet que Daech, ainsi que d’autres organisations terroristes connexes comme Boko Haram, ont décidé de couvrir leur folie meurtrière. Pourtant, ce n’est pas l’Islam, mais bien le nihilisme et le sadisme, qui sont les grands moteurs de ces seigneurs de guerre.

NetchaïevOn pourrait croire que le nihilisme, terme venu du latin nihilrien, en français – se passe de grand discours, puisqu’il ne recouvre que le piétinement de toutes les valeurs humaines. On s’y tromperait lourdement. Depuis longtemps, on sait que, pour une certaine engeance, la fin supposément enviable justifie les moyens les plus destructeurs. Au XIXe siècle, Sergueï Netchaïev, penseur déséquilibré ayant inspiré Dostoïevski pour l’écriture de ses Possédés, jetait les bases théoriques du terrorisme contemporain : « Le révolutionnaire est un homme condamné d’avance : il n’a ni intérêt personnel, ni affaires, ni sentiments, ni attachements, ni propriété, ni même de nom. Tout en lui est absorbé par un seul intérêt, une seule pensée, une seule passion – la Révolution […] Il ne connaît qu’une science, celle de la destruction. » En écrivant ces mots, Netchaïev finissait d’enterrer toute idée révolutionnaire sérieuse, puisqu’il n’avait pas pour ambition de remplacer ce qui devait, selon lui, être détruit, par quoi que ce soit d’autre. Il n’opposait aucune société idéale à celle qu’il dénonçait, s’inscrivant avant tout dans une fascination romantique et désespérée pour le chaos.

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L’un des deux bouddhas de Bâmiyân, avant leur destruction à la dynamite.

Le nihilisme était né, bientôt prolongé par d’autres plumes incontinentes, comme celle de Gerasim Tarnovski, qui justifiait le terrorisme par sa « moralité » : « Sachez bien que la révolution terroriste est morale dans ses buts, plus raisonnable, humanitaire et donc plus éthique dans les méthodes qu’elle utilise que la révolution des masses. »
Nageant dans des eaux proches de celles qui furent secouées par Ben Laden aux lendemains des attentats du World Trade Center, les nihilistes russes ont été les pères d’une rhétorique du pire. C’est aussi au nom de la révolution que les illustres bouddhas de Bâmiyân, symboles d’un passé afghan insupportable pour les extrémistes religieux, furent dynamités par Al-Qaïda en 2001. Détruire les racines d’une civilisation, voilà un acte qui n’est pas nouveau, et que Daech perpétue aujourd’hui contre des ruines fragiles et précieuses, aux cités antiques d’Hatra et de Nimroud, ou dans les musées qui ont été ravagés par l’organisation. Des vestiges dangereux pour ces illuminés, puisqu’ils racontent l’Histoire d’un passé qui contredit leur vision du monde indigente.

Valeurs en fuite, modernité déboussolée, nihilisme triomphant

Albert_Camus2« Les esclaves de l’Antiquité ne s’appartenaient pas. Mais ils connaissaient cette liberté qui consiste à ne point se sentir responsables », écrivait Albert Camus dans Le mythe de Sisyphe, ouvrage écrit en 1942 et traitant de la question du suicide. Il signifiait ainsi que, quelque soit l’oppression contrainte ou choisie qui se place au-dessus de nos têtes, nous avons la liberté de pouvoir nous dédouaner de nos actes sur nos maîtres, ou sur nos dieux. Nihilisme et suicide sont deux termes naturellement proches : suicide de l’individu, mais également suicide d’une civilisation, autrefois florissante, qui s’est laissé dévorer par l’obscurantisme religieux durant des siècles, oubliant qu’une religion est avant tout faite pour aider la vie à suivre son cours. Si l’Islam a eu un rôle considérable dans l’histoire du Moyen-Orient, il ne lui était pas préexistant, et surtout pas dans les formes radicales qu’on lui connaît aujourd’hui.

Le libéralisme, lui aussi, est nihiliste, au sens où il s’éloigne de toute transcendance en considérant le Marché comme une donnée neutre, et en refusant de lui confronter fermement une philosophie humaine qui ferait office de contre-pouvoir, de protection des peuples face à l’argent-roi. Progressivement déracinées par ce mouvement historique, nos sociétés ont désormais pour seule injonction de s’abandonner aux vertus du Marché et de goûter aux fruits de la Croissance, interprétation contemporaine et restrictive de la notion de Bonheur. Loin de contenter tout le monde, ce système s’avère extrêmement inconfortable pour ceux qui ont grandi sans valeur, sans argent et sans amour. Lorsqu’on manque de repères, on se cherche un repaire : peut-être l’engouement des dingues et des paumés pour le djihadisme s’explique t-il ainsi. Peut-être que l’absence manifeste d’une mystique républicaine pour guider nos élus dans les endroit sombres se fait ressentir et crée un manque de confiance qui, parfois, jette les plus démunis dans les bras de la peste.

osama-bin-laden32805nC’est pourtant une grossière erreur de voir en Daech une organisation d’êtres animés par une volonté de changer le monde et de le rendre plus moral : pour un fanatique salafiste, il n’existe rien d’autre que le salafisme, horizon de pensée indépassable défendue par une barbarie déchaînée. « Nous aimons plus la mort que vous n’aimez la vie » est, pour rappel, une triste sentence prononcée par Ben Laden, chef spirituel d’Al-Qaïda en 2001. Si les djihadistes s’opposent, entre bien d’autres choses, au libéralisme, faut-il pour autant se placer en leurs rangs les yeux fermés, comme semblent le faire des groupes politiques français extrémistes comme les Indigènes de la République ou Égalité et Réconciliation ?
La faillite morale de l’occident est la meilleure arme dont disposent les membres de l’État islamique, qui exercent sans doute, quoiqu’on en pense, une fascination morbide sur les laissés-pour-compte de la mondialisation. Mais l’État islamique, en tant qu’incarnation absolue du Mal, risque à son tour d’être manipulé par une partie de l’élite occidentale, légitimant des dispositifs légaux sécuritaires et la poursuite d’une politique vue comme un « moindre mal ». Comment faire autrement, alors que toutes nos anciennes utopies se sont effondrées ?

Daech et la société du Spectacle

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Le logo de l’État islamique, aka Daech.

Dans son ouvrage Daech, l’état de la barbarie, publié en 2014, Haytham Manna qualifie plusieurs fois l’EI de « calamité moyenâgeuse » : cette expression traduit une erreur d’interprétation et ne vaut que pour la littérature. On ne peut pas affirmer sérieusement que Daech, qui s’équipe de moyens technologiques de pointe et utilise des techniques de communication sophistiquées, est une résurgence des temps anciens. Le réseau terroriste va jusqu’à vendre du pétrole de contrebande aux Occidentaux, s’intégrant de facto à la mondialisation tant honnie. Nous avons affaire ici à un terrorisme moderne, trop moderne, bien plus, en tout cas, que ne le fut Al-Qaïda en son temps.

Le livre de Haytham Manna a le mérite de se pencher sur la stratégie de communication de Daech, qui ne laisse nulle place au hasard. L’auteur, qui parle de « bouillonnement spectaculaire », de « théâtralité préméditée » couplés à des « pulsions destructrices », semble inscrire très clairement cette stratégie dans un environnement médiatique plus global, gouverné par linfotainment et la dimension spectaculaire. L’originalité – si on peut dire – de l’organisation terroriste est de − mal − filmer des scènes d’exécution scénarisées, choquantes autant qu’insoutenables, sorte de snuff movies rediffusés mondialement et de façon virale. Pour les djihadistes, les exécutions d’otages représentent d’ailleurs un véritable « genre télévisuel », écrit François-Bernard Huyghe, docteur en sciences politiques et spécialiste de l’information. L’intention est claire : Daech se sert de notre système médiatique, de ses canaux, de ses failles, de ses tabous, pour impressionner les spectateurs, voire les intimider. On peut ajouter que cette communication transige avec tous les supposés principes dont le salafisme se targue et que ses partisans souhaitent imposer au monde entier.

En outre, l’attentat est souvent vécu en lui-même par les terroristes comme un « message sans mot » : il a une « valeur rhétorique » et une « dimension publicitaire », selon Huyghe. Ainsi, on peut en parler en termes de mise en scène et le voir pleinement intégré à la Société du spectacle chère à Guy Debord. Cela signifie que l’attentat aurait bien plus d’effets indirects sur le long terme que d’effets directs au moment de sa réalisation. Cette théorie peut, en bien des exemples, se constater dans la période qui a suivi les attentats du 7 janvier. La plupart du temps, lorsque des terroristes fomentent un attentat, ils pensent moins aux morts et aux destructions qu’ils provoquent qu’à la portée symbolique de leur acte et à ses conséquences sur les sociétés touchées. « Je vous le dis, la liberté et les droits humains en Amérique sont condamnés. Le gouvernement des États-Unis entraînera le peuple américain – et l’Occident en général – dans un enfer insupportable et une vie étouffante. » Lorsque Ben Laden prononçait cette phrase en septembre 2001, il se voulait menaçant et prophétique, souhaitant le chaos pour les États-Unis. Pareillement, en attaquant les locaux de Charlie Hebdo, il est clair que les frères Kouachi ont voulu déstabiliser la République, et influencer le cours de la vie politique française, selon un schéma conçu pour fracturer une société déjà fragilisée.

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L’attentat de Sarajevo, reproduction d’une gravure parue dans L’illustration, 1914.

En quatre mois, on peut constater que les attentats de Charlie Hebdo sont parvenus à terroriser une partie de la population : l’autocensure s’est développée, et de nombreux musées – à l’exemple du Mémorial de Caen – ont annulé des expositions ou des événements jugés trop polémiques ; le venin de la méfiance s’est instillé dans de nombreuses âmes ; les positions se sont radicalisées de chaque côté de l’échiquier politique. Pire que tout, la réponse gouvernementale s’est exprimée par le moins-disant républicain, à travers une loi sur le renseignement qui attaque la notion même de liberté.

Lutter contre le terrorisme n’est pas chose aisée dans un espace mondialisé où les biens, les capitaux, et les hommes et les femmes qui en ont les moyens circulent incessamment, créant des situations parfois ubuesques. Il est encore plus difficile de s’opposer au meurtre et aux destructions lorsqu’on vit dans une zone du monde où la guerre est quotidienne, où le pouvoir central est défaillant, et où la violence régit les rapports sociaux. Aujourd’hui, c’est l’ensemble du Moyen-Orient qui paye le tribut le plus lourd au fanatisme et à la barbarie pour ces raisons : l’Irak, pays instable depuis des dizaines d’années, est particulièrement touché, notamment en raison de son saccage par les troupes américaines à partir de 2003.

En France et dans bien d’autres pays, les contentieux ne se règlent plus à la baïonnette, les combats politiques ne finissent plus en duels à l’épée, et les bombes ne sont, en théorie, pas en vente libre. Mais il a fallu des siècles pour que les relations humaines deviennent relativement pacifiques en Occident, et ce serait une erreur grave de croire que la marche de l’Histoire s’est arrêtée et que ces acquis ne sont plus à défendre. Lutter contre le terrorisme peut sembler plus simple sous nos latitudes, mais n’oublions pas que nous vivons désormais dans un espace mondialisé, et que le risque zéro n’existe pas. Ne pas céder au chantage de l’attentat est une nécessité de la plus haute importance : cela passe par la réaffirmation de nos valeurs républicaines, mais surtout par des actes qui doivent les rendre plus concrètes, ce qui n’a malheureusement pas été la réaction spontanée de nos représentants politiques. L’ère historique que nous vivons, celle du libéralisme, remet en cause l’ensemble de ce qu’elle appelle des « archaïsmes ». Il existe pourtant des archaïsmes comme le modèle social français, la notion de service public, l’école républicaine, qui pourraient redevenir le rempart le plus efficace contre la barbarie. Ils méritent pour cela toute notre attention, et ils méritent d’être défendus plus que jamais, car ils sont notre chose commune.

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5 réponses »

  1. « Lorsqu’on manque de repères, on se cherche un repaire »: remarque pleine de justesse et qui explique en grande partie la situation actuelle. En revanche, ne substituons pas les religions existantes par d’autres religions. Je pense notamment à cette notion de « mystique républicaine » évoquée dans cet excellent article. Cultivons-nous et surtout augmentons notre savoir: seule manière de résister au flots incessants de la connerie ambiante.

  2. Je ne peux souscrire à votre conclusion. Néanmoins, il me semble que le problème, ce qui plonge des individus dans des mouvements nihilistes, ce n’est pas tant le manque de repères que le mépris. Le déchet est ce que le capitalisme produit en plus grande quantité. Au premier rang de ces déchets, les déchets humains (expression de Z. Baumann). Ceux-là savent qu’ils n’ont ni avenir, ni place. Y-t-il des sociétés qui ont produit plus d’inutiles que la nôtre ? Ce qui aggrave encore cette violence, ce qui la redouble, c’est qu’on répète à l’envie que les inutiles sont des inutiles. Qu’on le leur balance à la gueule tous les jours. Qu’en plus d’une violence économique et sociale, ils sont confrontés à une violence symbolique continue, une violence qui nie les origines économiques et sociales de leur inutilité, manifestation quotidienne d’une forme de darwinisme social qui confortent les nantis dans leur place.
    A cela il faut rajouter l’arrogance de l’Occident qui juge du haut de ces valeurs (parfois républicaine), le reste du monde (Hegel : « l’Afrique n’a pas d’histoire » par exemple), mépris qui justifie et encore des guerres coloniales ou néocoloniales.
    Il y a bien des différences entre un Djihadiste et un Skinhead. Mais chacun d’eux réagit comme il peut pour restaurer une identité bafouée, pour conjurer l’abandon social dont ils sont les victimes.
    L’islamisme radical et terroriste est une culture nihiliste. Les jeunes qui s’affilient à l’islamisme ne sont pas nihiliste, pas plus que les Allemands qui adhérèrent jadis au nazisme (autre culture nihiliste nait du mépris et de l’abandon plus proche de l’Islamisme que le nihilisme révolutionnaire du XIXème siècle, à mon sens ) ne le firent par nihilisme. Ils le firent par désespoir et pour leur survie narcissique, ils le firent parce qu’ils étaient méprisés

  3. Merci pour votre commentaire JR Gandon.
    Quelques interrogations : quelle(s) catégorie(s) de la population engloberiez-vous dans ce que vous appelez les « déchets humains »? Faites-vous référence à ce que Marx appelait le lumpenproletariat?
    Je suis d’accord avec vous sur la question du mépris, cependant, qui est, selon vous, le producteur de ce mépris? Sont-ce nos élites? Les médias? La société dans son ensemble?
    Pour ma part, je pense que le mépris joue un rôle important dans le processus d’exclusion de certaines catégories de la population, mais que l’on ne peut pas tout expliquer par cela. Si vous vous aventurez dans ce terrain là, comment expliquer que 90% de la population française ne se retrouve pas aujourd’hui une grenade à la main?
    Je préfère considérer la part de choix de chaque individu dans ses actes plutôt que de tout expliquer par le mépris, quand bien même celui-ci soit une explication qui se justifie dans les processus de désintégration. Fort heureusement, tout le monde ne choisit pas le crime comme moyen d’expression. Du reste, skinheads ou islamistes radicaux, tout cela n’est qu’une question de justification d’actes odieux par des philosophies poussées à leur extrême.

  4. L’expression déchets humains est issue du livre de Baumann, Vie perdues, les exclus de la mondialisation. Elle recouvre à peu près celle de lumpenprolétariat. Peut-être me suis-je laissé fasciner par sa violence.
    Je ne pense pas que le mépris produise l’exclusion. Je pense que celui qui est exclu est victime de mépris. Le mépris, c’est dans la manière dont les dominant vont justifier l’exclusion des dominés. S’ils ont dominé, c’est de leur faute. C’est parce qu’ils sont ce qu’ils sont. Fainéants, peu entreprenants, idiots généralement.
    Le mépris, c’est la violence symbolique qui vient redoubler une violence sociale. C’est une des raisons pour lesquels, il me semble, pour prendre un exemple, le darwinisme social à si bien pris au XIXème siècle. Le pauvre est pauvre à cause de ce qu’il est. Le colon de même.
    Pour un fils d’ouvrier de l’Angleterre thatchérienne, certain de ne pas trouver de boulot, traité comme quelqu’un qui ne compte pas par les élites et les médias, on peut comprendre que le mouvement skinhead s’offre comme un refuge identitaire et le lieu de retournement d’une violence subie. Quand on subit la violence symbolique, économique et sociale, on peut être tenté de devenir acteur de la violence en la retournant contre un autre imaginairement tenu pour responsable.
    En France, la marche des Beurs était un mouvement porteur de revendication sociale. Le gouvernement d’alors choisi de couper l’herbe sous les pieds de ce mouvement en mettant en place SOS racisme. Le traitement social des problèmes des banlieues et la lutte contre le racisme sont deux registres différents. On transforme un problème social en un problème d’identité. On rajoute du stigmate sous couvert de lutte contre la stigmatisation. Cela par exemple procède, à mon sens, de la violence symbolique.
    Le repli sur des « philosophies » extrémistes est le choix de ce qui ne trouve pas d’autre choix pour maintenir leur dignité. Socialement coincés, ils se donnent l’illusion d’une liberté, l’illusion d’un contrôle sur leur vie, l’illusion d’une famille en rejoignant des groupes fanatiques. Il me semble que c’est ce qui a fait basculer l’Allemagne dans le nazisme.
    Surtout, je ne pense pas que la cause de l’adhésion à Daesh soit intellectuelle, de même que les causes de l’adhésion au nazisme n’étaient pas intellectuelle, mais une détresse si grande quel peut pousser n’importe quel homme à embrasser la plus hideuse des chimères.

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