À chaque nouveau programme scolaire d’histoire, son lot de polémiques. Les uns dénoncent la disparition du « roman national », en soutenant qu’on enseignerait trop l’islam et la colonisation aux dépens de Louis XIV et Napoléon. D’autres se réjouissent qu’à l’heure de la mondialisation et du multiculturalisme, on en finisse enfin avec une histoire de France dépassée parce qu’abordée exclusivement à travers le prisme national. Mais sommes-nous vraiment obligés de choisir entre les nostalgiques d’une histoire mythique qui rejettent toute évolution et ceux pour qui l’idée même de récit national constitue un travers réactionnaire ?
Ce vieux et regretté « roman national »
L’enseignement de l’histoire avait déjà fait l’objet de polémiques en 2010, après la décision d’introduire la Chine et l’Afrique médiévale dans les programmes de collège. Avec le soutien du Figaro Magazine, d’aucuns prétendaient que Louis XIV et Napoléon ne seraient plus enseignés. Cinq ans plus tard, une nouvelle fronde conteste désormais l’enseignement « obligatoire » de l’islam, alors que celui des Lumières deviendrait facultatif. Certains intellectuels regrettent la disparition du « roman national ». Mais de quoi s’agit-il vraiment ?
L’expression « roman national », popularisée par l’académicien et historien Pierre Nora, renvoie à l’enseignement, au XIXe siècle, d’une histoire de France mythique, œuvre d’Ernest Lavisse, qui visait à instiller un sentiment patriotique par la glorification de la nation française. Dans le climat post Mai-1968, cette conception d’une histoire républicaine positiviste est remise en question. Alors que des recherches plus critiques se multiplient à propos de la guerre d’Algérie et du régime de Vichy, il devient de plus en plus difficile de faire comme si l’école devait rester à l’abri de ces évolutions. De manière générale, les années 1970 sont marquées par un rejet du discours patriotique et une mise en accusation du passé.
« La nouvelle génération tenait absolument à arracher le masque de papa pour mieux détruire l’histoire à la papa. Ils tenaient à découvrir ce que papa avait caché, quitte à déformer la réalité historique en mettant en avant certains faits pour démontrer que leurs aînés avaient été, par exemple, des colonialistes sanguinaires. » Robert Badinter
Dans le Mythe national, publié en 1987, l’historienne Suzanne Citron s’en prend ainsi au récit linéaire d’une France héroïque dont les origines remonteraient aux Gaulois. Pour elle, il faut en finir avec cette glorification de la nation et laisser la place à une histoire critique intégrant les recherches sur Vichy, la colonisation, la guerre d’Algérie et l’immigration. Ces nouveaux questionnements figurent aujourd’hui pleinement dans les programmes scolaires.
Aujourd’hui, certains pensent que nous sommes allés trop loin dans la dévalorisation de l’histoire nationale, au point de véhiculer un roman noir de l’histoire du pays. Dans le climat actuel de crispation identitaire, des intellectuels prônent un retour au « roman national ». Les succès éditoriaux que connaissent les livres de Jean Sevilla, Éric Zemmour ou Lorànt Deutsch s’inscrivent clairement dans cette logique. Si les deux premiers occupent plutôt le créneau de l’islamisation de la France, le troisième explique que la crise identitaire que traverse la France a démarré avec la décapitation de Louis XVI par les jacobins…
L’histoire de France, une lubie réactionnaire ?
Autrefois, la gauche était capable d’opposer à la droite une lecture républicaine, voire socialiste, de l’histoire de la France. Avec le déclin des grandes idéologies, les historiens de gauche n’ont plus rien à proposer en termes de récit collectif et en sont réduits à dénoncer le retour du « roman national ». Un certain nombre d’entre eux ne rejette d’ailleurs pas seulement le vieux « roman national » de droite mais également l’idée d’un récit de gauche auquel le peuple pourrait s’identifier. Pour les auteurs des Historiens de garde, le pire serait de revenir à un roman national de gauche pour répondre à l’angoisse identitaire : « Qu’ils soient réactionnaires ou national-progressistes, les romans nationaux finissent toujours par se ressembler en voulant trouver dans le passé des éléments téléologiques ou un réservoir d’arguments pour justifier leurs choix politiques présents. »
Il est vrai, comme le dit le philosophe Jean-Claude Michéa, que l’intellectuel de la gauche moderne se reconnaît par sa facilité à affirmer que nous n’avons rien à apprendre du passé. Régis Debray souligne que ce qui constitue la force des révolutionnaires, au contraire, c’est justement le fait qu’ils s’inscrivent dans une généalogie et dans un certain rapport au passé. La détestation de l’histoire nationale, qui renvoie surtout à une haine de la nation, se retrouve chez d’autres historiens, comme Nicolas Offenstadt ou Laurence de Cock, fondatrice du collectif Aggiornamento hist-géo. Plutôt que de proposer une vision alternative de l’histoire de la France, Nicolas Offenstadt pense qu’il faut « sortir l’histoire du piège de la “course au national”« . La médiéviste Claude Gauvard a eu le privilège d’être accusée de vendre de la nostalgie pour la seule raison qu’elle continuait à privilégier une approche nationale et refusait d’abandonner l’histoire de la France aux nationalistes.
Le récent projet d’Histoire de France des éditions Belin, sous la direction de Joël Cornette, montre pourtant que l’histoire nationale n’est pas condamnée à n’être que ce brûlot nationaliste que présentent ses adversaires. Le souci d’accorder toute sa place à l’histoire politique et de vouloir maintenir une approche chronologique est parfaitement légitime, compte tenu du rôle de l’État dans l’histoire du pays. L’identité et la culture française sont très largement le fruit du travail multiséculaire de l’État sur le territoire et la société, contrairement à ce qui fut le cas dans d’autres pays comme l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, qui se sont construits à partir de critères plus culturels et linguistiques. Ceci dit, l’histoire nationale peut parfaitement être une histoire plurielle, ouverte sur le monde, sur le temps long, à l’histoire sociale et culturelle ainsi qu’aux débats. On peut tout à fait enseigner une histoire de la France renouvelée, décrispée, sans prédestination nationale, mais une histoire de France quand même.
L’histoire scolaire n’est pas l’histoire universitaire

Fernand Braudel, principal représentant de l’histoire des Annales, une histoire de la longue durée ouverte aux autres sciences sociales
Les pourfendeurs du récit national ont du mal à accepter que l’enseignement de l’histoire à l’école ait toujours entretenu un lien très étroit avec la République. On peut parfaitement admettre que l’histoire universitaire réponde à des finalités strictement intellectuelles et scientifiques. Dans ce cadre, il est vrai que l’histoire connectée et l’histoire globale apparaissent davantage en phase avec la recherche. Cependant, on n’enseigne pas l’histoire de la même manière à des adultes qu’à des adolescents. L’introduction de l’histoire thématique ou de la longue durée dans les programmes de collège a sans doute résulté d’une mauvaise compréhension de l’École des Annales. Emmanuel Leroy Ladurie, l’un des représentants de ce nouveau courant historique, reconnaît lui-même que cette approche était adaptée à des étudiants du supérieur, éventuellement à des élèves de terminale au lycée, mais en aucun cas au secondaire. Des programmes qui tourneraient définitivement le dos à l’approche chronologique prendraient le risque de partir dans tous les sens et de perdre les élèves. Fernand Braudel était pourtant très clair : « Dans des classes jeunes, je ne demande pas que les gens connaissent par cœur les dates, les noms, mais j’aime le récit. Je trouve qu’on ne doit pas compliquer les choses, on ne doit pas parler de choses abstraites. J’aime les bons récits, je crois que l’histoire traditionnelle, avec les aperçus, les ouvertures d’aujourd’hui, doit faire l’essentiel. J’ai peur que l’histoire nouvelle, dont je suis responsable, ait été placée dans les petites classes. »
Il n’y a que l’infatigable Laurence de Cock pour « prôner le désordre » et croire que le projet d’un « récit à plusieurs voix, transfrontalier, combinatoire » peut sérieusement concerner des élèves de 10 à 15 ans. Voilà ce que m’écrivait un professeur d’histoire, consterné par la mise au pilori systématique du récit national par les membres d’Aggiornamento : « Je ne comprends pas cet acharnement envers le récit national et l’apprentissage des dates et repères. Les catégories a priori de l’entendement, pour reprendre Kant, ne sont-elles pas le temps et l’espace ? Comment demander à un gamin de 8 ans de s’intéresser à l’histoire sans lui fournir un cadre spatio-temporel ? Vous voulez mettre la charrue avant les bœufs. »
À l’école, l’histoire a bien sûr des finalités intellectuelles et civiques qui sont essentielles puisqu’il s’agit de former des citoyens, éclairés et dotés d’un esprit critique. L’ouverture nécessaire sur le monde ne doit toutefois pas faire oublier que le cadre d’exercice de la citoyenneté reste la nation. L’histoire contribue, à travers la connaissance du passé, à la formation d’un attachement raisonnable à la nation et à la République. Elle constitue ainsi un vecteur d’intégration pour tous les élèves, quels que soient leur religion, leur origine ou leur couleur de peau. Malika Sorel, ancienne membre du Haut Conseil à l’intégration, ne dit pas autre chose : « L’enseignement de l’histoire, celui qui ne maquille pas les faits ou n’oppose pas un filtre, peut aider les enfants issus de terres étrangères à comprendre, puis à accepter le fait que tout peuple possède dans son histoire des pages glorieuses et des pages sombres. » De son point de vue, l’histoire doit transmettre l’ensemble des événements qui ont conduit à la constitution d’un peuple. Il ne s’agit pas de fabriquer des citoyens du monde, hors-sol, mais bien des citoyens français, investis d’une culture, conscients des enjeux mondiaux et ouverts sur l’universel.
L’histoire globale, cheval de Troie de la mondialisation libérale ?
Après s’être développée dans le monde anglo-saxon dans les années 1990, l’histoire globale a fait son entrée dans les programmes scolaires. Il est par exemple question d’analyser les relations entre la Chine et l’Empire romain (6e) ou encore le monde en 1500 (5e). Cette approche, qui s’inscrit dans la droite ligne des Annales, consiste à étudier les connexions entre les sociétés et les phénomènes transnationaux. À l’heure de la mondialisation, l’histoire globale permet de sortir d’une vision européo-centrée et de mettre en perspective des phénomènes globaux sur la longue durée. Le livre de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, s’inscrit totalement dans cette démarche. C’est également le cas du livre d’Olivier Pétré Grenouilleau, Les Traites négrières, qui a permis de relativiser l’ampleur de la traite atlantique en la comparant avec les traites arabes et intra-africaines.
Cette introduction de l’histoire globale dans les programmes est également motivée par des enjeux idéologiques. La réduction de la part consacrée à l’histoire nationale s’explique très largement par le contexte d’adaptation de la France à la construction européenne et à la mondialisation. L’histoire globale comporte ainsi le risque de proposer une vision célébrant la mondialisation libérale. Des historiens comme Bruce Mazlish se font les partisans d’une gouvernance mondiale, qui repose sur l’idée que les concepts de souveraineté et d’État-nation sont dépassés. Cette vision, qui prône le désarmement des États et valorise le rôle des acteurs transnationaux, s’inscrit dans le droit fil du néolibéralisme. Si l’apologie du système libéral globalisé est répandue dans le monde anglo-saxon, des travaux récents menés par des auteurs français sont beaucoup plus critiques sur la mondialisation. C’est le cas de ceux de Jean-François Bayard, publiés sous le titre Le gouvernement du monde, et de Georges Corm, Le nouveau gouvernement du monde.
« Ainsi, on peut reprocher à certains historiens de la world/global history de vouloir, à travers leurs grandes synthèses totalisantes et pas toujours rigoureuses, présenter une interprétation de l’histoire du monde allant dans le sens de la mondialisation économique, sociale et culturelle actuelle. En démontrant l’ancienneté et l’inéluctabilité de la mondialisation, la word/global history ne vise-t-elle pas à battre en brèche les critiques des altermondialistes au sujet de ce processus ? » Chloé Morel, historienne
En vérité, plutôt que de craindre une dilution de l’histoire nationale dans l’histoire globale, il semble plus pertinent de trouver des points de convergence entre ces deux approches. David Todd a ainsi montré comment les débats transnationaux autour du libre-échange en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, avaient permis l’émergence d’un protectionnisme national en France entre 1814 et 1851. L’histoire globale peut offrir de nouvelles perspectives, à condition de tenir compte des spécificités des différentes histoires nationales.
La dimension identitaire de la discipline explique sans doute pourquoi les polémiques autour de l’enseignement de l’histoire sont si violentes en France. Les questions concernant l’histoire de France et l’histoire globale renvoient, de manière latente, aux débats actuels qui traversent la société sur la Nation, la République ou le multiculturalisme.
Pour une histoire critique du « roman national »
Plutôt que de tourner le dos de manière définitive au vieux récit, Mara Goyet, professeur d’histoire à Paris, plaide pour un enseignement critique du « roman national ». De son point de vue, il est tout aussi aberrant de vouloir revenir aux mythes nationaux du passé que de faire comme si ces derniers n’avaient pas imprégné la culture, la littérature, l’art et les mentalités. L’enseignante revendique l’héritage des Lieux de mémoire de Pierre Nora, qui font une histoire critique de notre héritage collectif, en abordant le drapeau tricolore, la bataille de Verdun, le Panthéon ou encore la Marseillaise. Mara Goyet rappelle surtout que le but de l’école n’est pas de former des candidats à l’agrégation d’histoire, mais de futurs citoyens. Pour permettre aux élèves de comprendre le monde dans lequel ils vivent, il faut leur transmettre des connaissances historiques solides, mais également la place du passé et de l’histoire dans ce qui les entoure.
« Sans connaissance du roman national que peuvent comprendre des jeunes au défilé annuel du Front national devant la statue de Jeanne d’Arc (je laisse ici de côté l’aspect anti-fête du travail) ? Sans l’étude de l’histoire de Jeanne d’Arc ainsi que de sa « récupération » républicaine, catholique et nationaliste, de sa place contrastée dans les imaginaires, comment comprendre la signification de ce rassemblement ? Sans information, sans enseignement, il n’y aura d’autre possibilité que de conclure que Jeanne d’Arc est un membre historique du FN, la trisaïeul de Jean-Marie. Ce qui est un peu court ! » Mara Goyet
Pour réconcilier les tenants d’une histoire critique avec l’approche chronologique, le livre 1515 et les grandes dates de l’histoire de France, sous la direction d’Alain Corbin, offre des pistes stimulantes. Les historiens déconstruisent le « roman national » et revisitent les grandes dates de l’histoire de France, en faisant la part du mythe et de la réalité historique. On apprend ainsi que la célèbre bataille de Poitiers de 732 n’a jamais repoussé les Arabes de manière définitive puisqu’il fallut attendre la prise de Barcelone par Charlemagne en 801. On découvre également que la bataille de Marignan de 1515, que tout le monde connaît, n’a aucun intérêt puisque la présence française dans le Nord de l’Italie s’achève dans les années 1520. Tout au plus, cette bataille aura permis à la France d’entrer en contact avec la culture de l’Italie de la Renaissance.
Quel récit national pour la France d’aujourd’hui ?
Le vieux « roman national » qui faisait la loi depuis la fin du XIXe siècle est mort sans qu’aucun récit de substitution l’ait remplacé. Les années 1970, marquées par l’effondrement du catholicisme et l’affaiblissement du communisme, ont en réalité mis en pièce les deux récits dont l’affrontement même faisait l’histoire de France. À l’heure du retour des nations, si on souhaite sortir de la guerre des mémoires et de la crise identitaire dans laquelle le pays est plongé, il est indispensable de retrouver un récit sur la France. Mais nous ne sommes plus à l’époque où l’histoire s’imposait naturellement à tous. Aujourd’hui, chaque groupe tient à être reconnu comme faisant partie intégrante du récit national. Certains s’insurgeront sans doute contre l’idée qu’on adapte l’histoire aux nouveaux arrivants et pointeront le risque d’une histoire à la carte. Mais au nom de quoi refuser par principe toute réécriture du récit national ? L’enjeu est précisément que ceux qui se sentent exclus de la nation française se réconcilient avec son histoire en se réappropriant pleinement sa culture, celle de Montaigne, Voltaire, Michelet et Victor Hugo.
L’historien Dominique Borne propose des pistes qui mettent l’accent sur les brassages culturels : la fondation de Marseille par les Grecs en 600 av. J-C, animée par les échanges entre le monde grec et le monde méditerranéen ; la romanisation des élites gauloises après la conquête romaine ; la fusion de l’aristocratie romaine convertie au christianisme avec les élites barbares au Ve siècle ; l’imprégnation progressive de la société par le christianisme ; l’individualisation de la France au sein de la chrétienté avec le développement d’un État, d’une langue, d’une littérature, d’un art de vivre ; le recours à la population immigrée dans l’industrie au XIXe et au XXe siècle. Il n’est pas question de dire que la France doit tout à l’immigration, mais de montrer que le pays a toujours dû articuler conservation des traditions et assimilation des apports étrangers. Le renouvellement du récit national passe également par la prise en compte de la longue histoire franco-maghrébine. Il faut montrer que l’islam fait pleinement partie de l’histoire de la France, en revisitant la victoire contre les Arabes de Charles Martel à Poitiers, les croisades, l’alliance de François Ier avec le Grand Turc ou en évoquant l’idée de Royaume arabe de Napoléon III, inspiré par les saint-simoniens. Il faut montrer comment juifs et musulmans ont su vivre en relative harmonie pendant des siècles. Il faut montrer que la présence noire et arabe participe pleinement de l’histoire du pays.
Il ne s’agit pas, contrairement à ce que diront certains, de renier l’ancien récit national et de tomber dans une histoire communautariste. Il ne s’agit pas non plus de tourner le dos à une histoire critique, ouverte aux débats et à de nouveaux questionnements. L’idée est plutôt de proposer un nouveau récit national, une histoire du peuple et pour le peuple, afin que chacun puisse se sentir inclus dans l’histoire de France. Bien évidemment, la connaissance de l’histoire ne fera pas disparaître tous les problèmes. Mais c’est peut-être en se réappropriant son histoire et ses valeurs que le pays finira par reprendre conscience de lui-même et sortir de sa crise identitaire.
Nos Desserts :
- « A-t-on encore besoin d’une histoire de France ? », débat dans l’émission La Fabrique de l’Histoire, avril 2013
- Guillaume Foutrier, « À propos de la gauche, de l’histoire et du roman national » (partie 1, partie 2)
- Mara Goyet, pour un enseignement critique du roman national
- Compte rendu du livre de Dominique Borne, Quelle histoire pour la France ?, sur Clionautes
- Dominique Borne sur le besoin d’histoire nationale, dans l’émission La Grande Table, décembre 2014
Catégories :Société
Bravo, Romain Masson, pour ce très bon billet.
Alors que la nation française est pulvérisée, réduite à des atomes qui tentent de se regrouper en communautés aux identités fantasmées, il est plus qu’urgent de renouer avec la tradition républicaine du roman national. Non de manière exclusive, étriquée, pour se refermer dans un entre-soi mortifère comme le proposent les clowns tristes d’extrême-droite. Mais bien pour rappeler les raisons pour lesquelles nous sommes ensemble. Pour reconstruire un projet politique commun qui s’appuie sur une histoire partagée, comprise, acceptée, sans fantasme ni illusion, mais sans contrition ni repentance non plus… c’est-à-dire avec raison et lucidité (j’ai essayé de le dire ici : https://cincivox.wordpress.com/2015/03/23/la-nation-balkanisee/ ).
Et cette reconquête de l’histoire française par la République doit se faire contre les identitaires des droite et de gauche, et aussi contre les escrocs postnationaux, vautours apatrides dont le compte en banque augmente proportionnellement au taux de chômage.
Cincinnatus
https://cincivox.wordpress.com/
C’est Emmanuel Le Roy Ladurie, pas « Ernest » 🙂