Le Comptoir : Papacito défraie la chronique. Comment décrire ce youtubeur ?
Paul Conge : Ugo Jil Gimenez, alias “Papacito”, 35 ans, est un des influenceurs politiques de droite radicale les plus influents de notre époque. C’est une star de la contre-culture d’Internet, un Youtubeur viriliste, royaliste, antirépublicain et catholique qui a déringardisé l’extrême droite. Dans ses vidéos humoristiques, il vous campe le franchouillard avec son 1m93 de muscles, ses tatouages et ses bagouzes à tous les doigts. C’est douze gags à la minute, une répartie foudroyante, un humour décape-tout, et zéro limite. Ses vidéos font un tabac – des millions de vue – auprès de jeunes internautes en mal de transgression et de politiquement incorrect.
La dernière en date, celle où il simule avec Code Reinho, autre youtubeur fan de mitraille, le meurtre d’un « gauchiste » au calibre 12 avant d’achever symboliquement, mais sadiquement, au couteau, le mannequin qui le représente, l’a révélé au grand public. Pourtant Papacito n’est pas un nouveau-né du Net. Il s’est fait connaître au début des années 2010, par un blog haineux comme Internet en a connu une flopée à cette époque : Fils de pute de la mode. Sur ce qui s’apparentait alors à un gigantesque défouloir : il tirait dans ses billets de blog à la sulfateuse sur les « fils de pute » de gauche qu’il abomine, fustigeant leurs « fringues de pétasses » et leur mode de vie « de tantouze ». Il est sciemment vulgaire, provocateur et radical : c’est sa patte.
« Il a un talent formel indéniable, un sens du spectacle, il exploite très bien cette culture du trash talk, du troll, qui est particulièrement plébiscitée par certains internautes en manque d’exutoire. »
S’agit-il simplement d’un personnage burlesque ou propose-t-il un vrai projet politique ?
Avec Papacito, l’un ne va pas sans l’autre. Sous son enveloppe clownesque, sous son côté amuseur public à la répartie-mitraillette, se terre un véritable programme politique. Celui-ci n’a rien de burlesque : l’homme s’érige en défenseur de la paysannerie, de l’armée, du terroir. Dans ses récentes interviews sérieuses, il révèle une ligne plus extrême que je ne lui connaissais par mes entretiens avec lui. Il se définit comme « sédévacantiste », c’est-à-dire comme un catholique traditionaliste anti-Vatican-II. Pour lui, le pape est un « imposteur », les immigrés extra-européen des « envahisseurs », ses ennemis politiques des « collabos », il dénonce « l’Etat profond »… Pas mal de marqueurs qui le classent sans ambiguïté à l’extrême droite, entendue comme une famille politique ultra-autoritaire, nativiste, et antirépublicaine. Dans son cas, cette ligne se mâtine de virilisme, une vision traditionaliste de l’homme et de la femme, dans la lignée de celle des nationalistes européens du XIXe siècle.
Quand à son projet, il n’en fait pas mystère : il veut rendre sa ligne digeste au plus grand nombre. Exit les lepénistes en costume qu’il trouve « chiants ». Papacito, qui connaît un peu Gramsci, entend mener « la bataille des idées », s’adresser aux jeunes, vingtenaires et trentenaires, avec un discours gaguesque qui a pour but de désamorcer la radicalité de son propos. Objectif : fonder un « contre-Canal +« , grâce à un écosystème de médias et d’influenceurs en ligne qui mènent de front, avec lui, cette bataille culturelle. L’humour est un cheval de Troie pour faire passer ses idées, une manière d’appâter. Il incarne ce faisant à merveille la nouvelle génération de l’extrême droite, ces fils spirituels de Renaud Camus, Alain Soral et Eric Zemmour, en version 2.0, drôle, pop et technophile. Papacito est un authentique rabatteur d’extrême droite, un prosélyte.
Comment expliquer la progression de son audience ? À quoi ressemble son public ?
Regarder Papacito, ça défoule. Il a un talent formel indéniable, un sens du spectacle, il exploite très bien cette culture du trash talk, du troll, qui est particulièrement plébiscitée par certains internautes en manque d’exutoire. Il faut dire aussi qu’il a été l’un des premiers à attaquer (sur son blog) la bourgeoisie culturelle à outrance, à décrier avec une vulgarité extrême, et sans doute appréciable pour certains, un mode de vie citadin où le soja se substitue au steak et la trottinette électrique à la voiture diesel – pour schématiser. Mais laissons la parole à Jean, un grand fan du gaillard, âgé de 23 ans, que je cite dans mon livre : « Papacito ne s’embarrasse pas avec le politiquement correct. Les gens de ma génération, les 18-25 ans qui s’intéressent à la contre-politique et à ce type de personnalité, ont vraiment une allergie vis-à-vis de la minorité qui dit à la majorité ce qu’elle doit dire et penser. Beaucoup de gens, pas FAF [qu’on pourrait traduire par « facho », NDLR] à la base, se sont rapprochés de milieux où on renoue avec les valeurs traditionnelles, de virilité, de droiture. » Et Jean applique les leçons de style de Papacito. Il s’habille « façon Rambo » selon ses mots, entretient sa moustache, revêt un perfecto en cuir, chausse des Dr. Martens montantes… Papacito, ce créateur de tendances.
« Il profitent aussi d’un glissement de terrain idéologique : demande autoritaire en hausse, obsession identitaire, hostilité au métissage et au politiquement correct. »
Il s’évertue à paraître proche de ceux qu’il appelle les « petits Blancs trentenaires ». Son public, en fait composé en majorité de jeunes gens d’extraction populaire, rassemble par ailleurs des commerçants, des artisans, qui se sentent méprisés socialement. Il parle la même langue qu’eux. Tour à tour videur, vigile, déménageur, Papacito s’est lui-même pris dans sa jeunesse le mépris social de plein fouet, variable à mon sens à ne pas négliger : on sait, grâce aux travaux du sociologue Pierre-Emmanuel Sorignet, que c’est un vecteur puissant de penchants protestataires.
Papacito, le Raptor dissident, Marsault, maintenant Baptiste Marchais : cette nouvelle extrême droite identitaire prospère sur internet par l’humour. Comment l’expliquer ?
Pour l’expliquer, il faut rembobiner un peu l’histoire. L’extrême droite a mis le grappin sur les places fortes d’Internet bien avant ses concurrents. Au début des années 2000, on la retrouvait sur Caramail, sur les tchats IRC. Ses représentants, qui ont théorisé un « gramscisme numérique », ont développé une myriade de pseudo-sites d’actualité, obsédés par l’islam, l’immigration et l’insécurité. Une “fachosphère” racontée par les journalistes David Doucet et Dominique Albertini dans leur livre éponyme. Dans les années 2010, on retrouve ses promoteurs et rabatteurs sur des forums de gamers comme ceux de jeuxvideos.com et des poumons du Web comme 4chan, hauts-lieux du shitposting adolescent. Je décris dans le détail dans mon livre comment s’est faite la jonction entre la culture du LOL propre à Internet et la culture nationaliste. Sur Internet, les mèmes, punchlines et gimmicks d’extrême droites, font partie du décor. Le Raptor, Marsault, ont profité de ce contexte propice . Il profitent aussi d’un glissement de terrain idéologique : demande autoritaire en hausse, obsession identitaire, hostilité au métissage et au politiquement correct.
« Toute la question est de savoir si la montée en puissance de ces discours libèrera des pulsions violentes. »
Quels sont les liens entre tous ces personnages ?
Ils ont leurs divergences et leurs spécificités. Mais ils se regardent entre eux, se connaissent, s’invitent (presque tous) sur leur chaîne Youtube et se renvoient ensuite l’ascenseur, cherchent à paraître cool et unis de manière assez ostentatoire. Pour qui connaît l’extrême droite, il est d’ailleurs assez peu fréquent de voir autant de représentants s’apprécier entre eux, se prendre en photo en buvant un verre, mettre en scène une amitié sur les réseaux sociaux… Cet affichage tout sourire cache-t-il des divergences ? Possible. Généralement avec le temps les guerres de coqs ont raison de ces alliances. Je raconte par exemple dans mon livre comme le projet de créer un SARL ensemble (Raptor, Papacito, Valek ou encore Lapin Taquin, sous le patronage du rappeur identitaire Kroc Blanc) a capoté. Toutefois ils gardent bien à l’esprit leurs intérêts communs : rendre l’extrême droite « cool », mener la bataille culturelle sur et au-delà d’Internet. C’est pourquoi, mis à part certains, ils ne se tirent pas trop dans les pattes.
Ces personnages représentent-ils réellement une « menace fasciste » ?
Si la « menace fasciste », c’est l’avènement d’un parti néofasciste au pouvoir en France, il y a peu de chances, je crois, que ces influenceurs se retrouvent à l’Élysée, même si leurs productions servent bien souvent la cause des forces politiques d’extrême droite. En revanche, si la « menace fasciste », c’est l’explosion des violences politiques d’extrême droite, à la manière des ligues des années 30, on conviendra que certains de ces personnages ont un rapport ambigu à la violence : ils glorifient les dictatures violente et meurtrière (pour Papacito), un ethos masculin et belliqueux (pour Julien Rochedy) et le recours aux armes à feu (pour Code Rheino). Toute la question est de savoir si la montée en puissance de ces discours libèrera des pulsions violentes.
Nos Desserts :
- Acheter le livre de Paul Conge en librairie
- (Re)lire notre enquête sur l’Action française
- (Re)lire notre analyse du phénomène Papacito
- Lire des extraits des Grands remplacés sur Marianne
- « Papacito, Estelle Redpill… sur Youtube ou Tiktok, les branchouilles de la droite dure » sur Marianne
- Matthieu Giroux décrypte sur Philitt la montée du “conformisme de droite”
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« Si la « menace fasciste », c’est l’avènement d’un parti néofasciste au pouvoir en France, il y a peu de chances, je crois, que ces influenceurs se retrouvent à l’Élysée »
LOL..Le néo-fasciste est déjà à l’Elysée, mais c’est l’angle du texte du journaliste de Marianne. La légitimité, Papacito et ses clones la captent avec le gouvernement et la majorité institutionnelle qui pratiquent le culte du chef, la décision autoritaire, la répression violente, l’univocité et le rejet de toute critique par la force et/ou le mépris.
L’essentiel de l’extrême-droite internet se voit légitimée par le Pouvoir en place.
Ce qui n’empêche nullement une proportion importante, majoritaire du Net de porter des valeurs autres, écolos, révolutionnaires, alternatives, humanistes…
Précision. Marianne a reçu, si j’ai bien décrypté le tableau, plus de six millions d’euros d’aide, au titre de l’année 2019.
Bonjour, ouvez m’expliquez en quoi le néo-fasciste est à l’Elysée ? Macron ou LREM est « néo-fasciste » ?
https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Presse/Aides-a-la-Presse/Tableaux-des-titres-et-groupes-de-presse-aides-en-2019
J’avoue ne pas bien saisir le rapport avec les aides à la presse.
Sinon, libre à vous de penser que la France sous Macron ressemble à l’Italie de Mussolini, mais j’ai de gros doutes. D’ailleurs écoutez un peu les Papacito, Raptor ou autres, vous verrez qu’ils détestent Macron (« La gauche a l’affreux visage de Macron » écrivait L’Incorrect dans un édito).
Chers amis du Comptoir,
Je trouve l’article (et l’entretien) bien « légers » , avec l’utilisation d’un discours très habituel, pour ne pas dire très « convenu »: « fachosphère » (sans la définir, cette fameuse fachosphère), « nouvelle génération de l’extrême-droite », etc.).
Vous sous-estimez grandement me semble-t-il les raisons profondes (les motifs si vous préférez) du relatif succès de ces « influenceurs » (je déteste ce terme que je juge pour ma part totalement et parfaitement vide de sens…).
Lorsque le peuple (le vrai, je parle des sans-grade et des sans dents, des paumés dans ce monde d’injustice et de cruauté, de ceux pour qui la patrie -oui, la France- est le seul véritable patrimoine…) se sent « compris » et « écouté » dans son sentiment de dépossession (généralisée), il se tourne vers ceux qui paraissent l’avoir « entendu » (et ce n’est guère nouveau dans l’histoire !).
Si La Revue du Comptoir ne « comprend » pas cela, à quoi sert donc votre revue ?(au demeurant souvent passionnante).
Pour que les choses soient bien claires, il est trop facile d’écrire comme le fait Kévin Boucaud Victoire (commentaire ci-dessus) :
-que la France de 2021 ne ressemble pas à l’Italie de Benito Mussolini (nous le savons déjà !) ;
-et que le Président Macron (étrangement élu, il faut tout de même le reconnaître ) ne souhaite pas l’établissement d’un régime dit autoritaire…
Dans ce cas, comment Le Comptoir qualifie-t-il et définit-il la triste séquence de « répression sauvage », séquence d’une violence inconnue en France métropolitaine depuis au moins 1962 et la fin de la Guerre d’Algérie, à l’encontre du mouvement des Gilets Jaunes ?
Enfin, un aveu. À titre personnel, le dessinateur Marsault me plaît : sa vie cabossée, son regard triste sur la vie, son dessin déchiré et son humour (si, si !) que j’appellerai pour ma part et sans vains détours « cathartique ».
Bien à vous.
Que les libertés individuelles reculent, oui. Mais Macron est un néolibéral autoritaire, rien de plus. Parler de fascisme pour qualifier notre société actuelle est un crachat à la face de ceux qui ont réellement connus le fascisme.
Le fascisme c’est (avant sa prise de pouvoir) :
chasse aux syndicalistes, bastonnés, à qui on fait ingurgiter de l’huile de ricin,
incendies de bourses du travail,
assassinats par dizaines de paysans et d’ouvriers perpétrés par des groupes de « squadristes »
défilés dans les rues de centaines d’hommes en uniforme,
leaders au menton dressé, hurlant face à des foules hypnotisées.
Quoi qu’on pense de Macron, et je n’en pense pas du bien, qui peut dire que personnages et situations ont quelque chose à voir.
Ce qui est excessif est insignifiant.
Le fascisme, aujourd’hui, c’est comme hier :
– une attention, un soutien permanent aux riches;
– une répression par la plus grande violence, des contestatires;
– un enfermement pour délit de citoyenneté systématique via une Justice aux ordres – auquel s’ajoutent les rétentions préventives;
– une attaque contre les libertés via des « impératifs » imaginaires, toujours dans le sens du soutien aux fortunes et à la privation des classes populaires et moyennes;
– une action de l’exécutif qui écrase le législatif, ou passe par-dessus via les ordonnances;
– une mobilisation repressive sans précédent systématisée par les forces de renseignements
qui désignent clairement les contestataires comme l' »ennemi intérieur » (voir rapport à ce propos);
– une mise au pas générale des médias, voués à servir la propagande à toute heure;
– une criminalisation des voix reconnues si elles contestent les choix, les actes et les ordres du pouvoir.
La seule différence avec Mussolini ou la Corée du Nord, c’est qu’il n’a pas eu d’exécution de masse.
Paul Conge est quand même pas une lumière : https://www.youtube.com/watch?v=5qFsEbSRYo0
Paul Conge est un benêt, pas impossible qu’au fond de lui il se sente facho, c’est quand-même bizarre d’avoir pour activité de rapporter ce que font les jeunes d’extrême-droite sur internet.. pour suivre ça, il faut en être soi-même.
Je connais bien ce courant, qui est d’ailleurs le seul courant « de droite » de notre époque, avec en face les « woke » d’extrême-gauche et au milieu la gauche libérale comme Macron. Pour ce courant, tout le spectre politique Français est de gauche.
Tous sont anti Macron et considèrent que Marine LePen est une femme de gauche. Ces gens ne travaillent pas du tout pour Marine et voudraient tourner la page « Marine » pour passer à quelque chose de plus à droite.
Abolition de la république, de la laïcité, de l’égalité, remigration, fermeture des mosquées, anti woke, épuration de la gauche, etc.. le programme tourne autour de ça et traumatise la gauche car elle pensait avoir vaincue définitivement la vraie droite dans les années 60.
lol
Les influenceurs cités dans l’article représentent la tendance « antiraciste » et « anti-antisémite » de la nouvelle extrême-droite, (selon l’extrême-droite ayant une conception ethnique du peuple)
Peut-être moins Rochedy ou KrocBlanc, mais les autres, surtout Papacito, placent une « barrière » entre eux et le courant alternatif des « communautaristes/racialistes », le vrai courant « nouveau » et radical de l’extrême-droite des dernières décennies.
Poussé par Conversano ou Boris Le Lay.
Papacito connait Conversano, mais refuse d’apparaître publiquement avec lui afin qu’il n’y ai pas de « transfert de communauté » entre la sienne et celle de Conversano pour des raisons d’antiracisme.
Un peu le fascisme contre le nazisme lol
D’ailleurs montrer une image de papacito en l’assimilant à « l’hostilité au métissage » juste à coté, est du foutage de gueule.. le mec étant lui même en couple mixte..
Sinon l’extrême-droite a toujours été précurseur sur le web, car censurée partout ailleurs, encore aujourd’hui. Seule la chaîne CNews invite des gens représentant à peu près les opinions des gens, Marine avait fait 33% au second tour de la présidentielle de 2017, il serait logique que sa tendance soit représentée proportionnellement, ce qui n’est le cas que sur Cnews depuis un ou deux ans, mais la gauche ne supporte pas que sa suprématie soit remise en cause par quoi que ce soit, même une seule chaîne, donc elle stigmatise Cnews, plutôt que de stigmatiser l’ensemble du système médiatique, surreprésentant la gauche et sous-représentant l’extrême-droite.
Donc dans les années 90/2000, l’extrême-droite a investie le web pendant que la gauche défilait sur les plateaux télés. Celle-ci aura mis du temps à se rendre compte de son retard sur le web.
Pendant ce temps-là, E&R de Soral cartonnait comme MétaTv avec Tepa (dont la chaîne n’est plus présente sur youtube depuis son décès), TvLibertés montait seule sans aide des médias, avant de se faire supprimer sa 1ère chaîne YT, Fdesouche, RiposteLaique, etc.. etc..
Puis la génération d’après, Papacito, le Raptor, Virginie Vota etc.. a fait un gros succès durant la seule saison du « rendez-vous dissident » où chaque semaine plus de 120 000 jeunes écoutaient les thèses de l’extrême-droite radicale pendant un an. TeddyBoyRSA, Meridien Zero, Démocratie Participative (site satirique néo nazi le plus censuré de france) etc.. etc.. sans parler de tout le darkweb ou des sites russes où ne vont que les gens d’extrême-droite, que ne connait pas Conge.
C’est trop tard pour que la gauche détruise ce mouvement, ça fait plus de 10 ans qu’il est enraciné, qu’il génère de l’art, de l’argent et transforme les jeunes gauchistes en jeunes fachos. Les hauts scores de Marine en 2017 ne sont ni du à elle-même, ni à Philippot, mais à cette génération d’ultra-droite fasciste, sur internet, qui séduit les jeunes en voie de dégauchisation.
Adrien Abauzit a nommé ça, la « nouvelle opinion publique »
C’est vers 2014 que nombre d’influenceurs de gauche vont être lancés, poussés par les grands médias pour certains, puis les années suivantes, les Gafas et gros réseaux sociaux, vont massivement censurer les opinions de droite, jusqu’à la caricature en allant jusqu’à censurer Trump encore en fonction, des millions de gens connaissaient déjà cette censure de gauche, mais là c’est devenu très clair pour tout le monde : L’Occident est une grande dictature de gauche en train de s’effondrer, comme l’Urss des années 80..
Le web actuel est avant tout dominé par la gauche des Gafam. Les autres vivent censure, suppression de compte, shadow ban, non suggestion sur les sites de vidéos et ignorance des grands médias, du moins jusqu’à 2021, où les médias parlent des influenceurs de droite qu’ils ont ignorés 10 ans durant, pour mieux les stigmatiser : Estelle Redpill à quotidien, affaire Greg Toussaint, affaire Papacito/mélenchon, gifle de Macron ect… ça sent les élections de 2022..
Brièvement:
• La gauche voit du fascisme partout mais serait incapable de le définir. Durant les fameuses « années 30 », le peuple français votait Front populaire et avait Léon Blum comme président du conseil. L’extrême-droite de l’époque c’était l’Action française qui était violemment antiallemande et appelait à tuer dans l’œuf le nazisme tandis que la gauche les traite de boutefeu et encourageait au dialogue avec l’Allemagne. Il n’y a jamais eu de naissance d’un mouvement fasciste à cette époque-là hormis le microscopique Faisceau de Geoges Valois mais dont l’existence fut courte. Et vu le parcours de son fondateur durant la II°GM (résistant déporté et mort à Bergen-Belsen), un crachat sur sa tombe ne s’impose vraiment pas
• La « fachosphère » est un concept fumeux car le fascisme ne fait quasiment pas parti de l’histoire politique française. À partir de là, rassembler sous cette appellation une myriade de Youtubeurs / sites qui sont royalistes / régionalistes / contre-révolutionnaires / nationalistes, pas même toujours anti-républicains et si peu fascistes (vraiment très peu d’entre eux), c’est guignolesque. La réalité c’est que comme le nationalisme français n’a absolument pas l’histoire (ils n’aiment pas Napoléon, refusèrent l’empire colonial, appelèrent à la guerre préventive contre l’Allemagne dans les années 30, formèrent l’armature de la résistance en 40 et larguèrent l’empire colonial dans les années 60…) qu’ils aimeraient, ils ont contraints d’inventer une menace fasciste purement factice pour foutre les jetons. « Tout antifascisme n’était que du théâtre » comme le disait si bien Jospin
• « L’hostilité au métissage ? » avec Papacito qui est marié à une africaine, le raptor dissident (de son vrai nom Ismaïl Ouslimani), El-Rayhan d’origine algérienne (marié avec une blanche) et Valek qui est d’origine albanaise… avec un tel équipage pas de doute, la pureté raciale française sera restaurée
• Ah oui, et puis évidemment ils vont « libérer la violence », ben ouais. Un peu comme Zemmour qui « répand la haine » depuis 15 ans mais dont on attend toujours qu’un de ses groupies assassine quelqu’un en gueulant « Zemmour Akbar ». En revanche, lui se fait agresser très violemment en pleine rue régulièrement (cf son dernier entretien à la chaîne Youtube Livre noir) sans susciter la moindre réaction publique. Enfin la violence est libérée depuis longtemps en France et c’est la gauche (antifa’/black bloc) qui la manie dans sa large majorité
Bref, article pas au niveau du comptoir.
» [l’extrême-droite] formèrent l’armature de la résistance en 40″… C’est juste l’exact contraire. La résistance fut massivement communiste. L’extrême-droite, les fascistes, ont fourni les bataillons de la Milice au service, plus tard, de la Gestapo, mais assez bonne avant-guerre pour servir la Cagoule et assassiner ministres de gauche et militants.
Blum était un homme de gauche compromis, aux ordres de ce fascisme, cette extrême-droite organisée par le patronant, pour être omni-présente dans les cercles du pouvoir, et disposant de milices extrêment puissantes, financées, et pas seulement les Croix de Feu.
Tu liras avec bonheur « De Munich à Vichy » de l’excellent historienne Annie Lacroix-Riz qui démonte toute cette prise progressive du pouvoir dans l’unique but de satisfaire déjà l’Argent-roi, et livrer la France à Hiltler, pour éliminer le vieux fantasme de l’extrême-droite – que les patrons adorent – les communistes et, bien sûr, les juifs. Le fascisme a une histoire, des valeurs (monétaires au final) et deux ennemis de toujours : les communistes et la République.
« En revanche, lui se fait agresser très violemment en pleine rue régulièrement (cf son dernier entretien à la chaîne Youtube Livre noir) sans susciter la moindre réaction publique »
Ah oui, Zemmour se fait agresser très violemment et régulièrement dans la rue ? Je dois vivre dans un autre pays que le vôtre.
Et lorsque effectivement il se fait agresser en mai 2020, verbalement, ce qui arrive à des milliers de français tous les jours, Macron lui passe un petit coup de fil pour le réconforter.
C’est marrant que les personnes qui ont de l’humour, qui s’expriment le mieux et qui prennent le temps d’argumenter sans haine sont souvent du même côté. Assisterait on à une inversion des valeurs? L’extrême droite serait-elle devenue transgressive et la gauche frileuse et triste?
L’extrême-droite sans haine et porteuse d’un discours mesuré… On croit rêver. Le père spirituel de toute cette mouvance identitaire s’appelle Le Pen JM. S’il y a quelque chose qu’on ne peut lui reprocher c’est d’avoir un discours mesuré et humaniste pour tout ce qui étranger, de gauche et laïque. Plus récemment, la décapitation simulée par un des youtubeurs si sympathique faisait dans l’humour gras, la symbolique haineuse, très loin d’une posture détachée, sans haine.
Et voir dans cette poignée d’influenceurs surtout appétés par le fric des abos et autres un mouvement important, faut pas rêver. Encore moins à les penser transgressif. Leurs valeurs sont pour la conservation d’une France – que par certains aspects comme la langue, la culture de territoire, je soutiens – qui n’existe presque plus, laminée qu’elle est par l’ultra-libéralisme. Mais ça, il n’en disent pas un mot ou presque. Comme leur grande soeur Marine, qui n’arrète de néo-libéraliser un discours auparavant presque d’extrême-gauche, jusqu’à se satisfaire de Bruxelles et bientôt aller se faire adouber par le Medef. Quelle trangression !…
Bonjour à tous,
je souhaite faire partager ce texte puisque visiblement personne ne dit les choses clairement dans ce bas monde.
https://everywherenobody.wordpress.com/2021/07/27/la-theorie-de-lhypervelocite-societale/
Bonne lecture 🙂
Tendrement, charal, enfin, nobody
Vous en parlez, ce qui est une bonne chose, mais surtout Papacito a un talent extraordinaire. C’est juste très drôle vous en conviendrez, c’est l’origine de son succès avant tout.
La deuxième raison de son succès pour moi, c’est qu’on a tout fait pour nous donner honte d’être Français (éducation nationale, média), alors que notre pays est extraordinaire en tout point: géographique, historique, art de vivre,… Et étant né dans les années 70, je constate que l’état de cette France, que nous avons héritez de nos parents, et que nous lèguerons à nos enfants, se dégrade.
Les thèmes tels que la sécurité, et la lutte contre l’immigration clandestine sont des thèmes majeurs pour beaucoup de français, et il ne sont pas d’extrême droite, ils concernent tout le monde. Par contre ils sont absents voir moqués par les média de gauches (80% des médias). C’est ce qui énerve beaucoup de français je pense.