Politique

Dissolution des Zouaves : Que faire des ennemis de la liberté ?

Après quatre ans d’existence, fin de partie pour les Zouaves. Le barouf qu’ils ont causés au meeting de Zemmour en décembre a fait trop de bruit. Médias, politiques et grand public ont alors découvert avec effarement ces néo-nazis surentraînés. Dont acte : l’Intérieur a réagi, en annonçant leur dissolution. Ce sera donc le 25e groupe interdit sous l’ère Macron. Une frénésie « dissolutoire » qui a de quoi faire tiquer, précisément parce qu’elle semble couler de source…

De France et d’Europe, les soutiens affluent. Le milieu natio’ salue ses Zouaves, par une affiche, une bannière, un tag… « S’ils touchent à l’un d’entre nous, ils touchent à nous tous ! », répètent certains. L’hommage était attendu : comment ne pas saluer les porte-drapeaux français du hooliganisme néo-nazi ?

From France, with hate

Marc de Cacqueray-Valménier en 2020, dans le Haut-Karabagh

Souvenez-vous… Voilà un mois, Eric Zemmour donnait un grand meeting, ponctué par une retentissante rixe entre des antiracistes et de mystérieux jeunes encapuchés : les Zouaves. D’un coup, nos néo-nazis sont placés sous le flash de toutes les caméras, sous le feu de tous les reportages. Et sous le coup d’une dissolution. Et les médias de relayer des photos de jeunes aux regards menaçants, aux biceps saillants, recouverts de tatouages peu ragoûtants. De rappeler leurs frasques au manche de pioche ou à la barre de fer, en marge des manifs et des hauts lieux de la gauche parisienne.

Mais qui sont ces jeunes ? D’où sort donc cette aberration ? D’un vide : celui laissé par les « rats noirs » du GUD (Groupe Union Défense) quand ils sabordèrent leur navire, en 2017. Les fafs se mettent en veilleuse, les antifas ont gagnés la manche. Pour un temps. C’est là qu’arrive Marc de Cacqueray-Valmenier, futur leader de la bande. Rejeton turbulent d’une famille historique de l’extrême droite, le surnommé Marc-Hassin[1] la fréquente depuis l’enfance. Fort de son passif gudard, le champion de muay thai et de kick boxing fait alliance avec des anciens du GUD, de l’Action française et de Deus Vult[2]. Les Zouaves Paris sont nés. L’audace et la hargne du groupe lui confèrent vite une aura chez les natios’ : ils l’ont, ce chef avec le diable au corps ! Foin des mouvements rigides, de leurs sempiternelles conférences et autres insipides cérémonies : les Zouaves cognent, parce qu’ils aiment ça. Et ça appâte, même d’anciens antifas !

Cacqueray durcit son noyau dur, trié sur le volet : une vingtaine de (petit-)fils d’immigrés d’Europe du Sud ou de l’Est, pour la plupart. À la recherche d’une communauté solide, ces jeunes déracinés s’enfoncent dans le sectarisme ; au sein du groupe, l’ambiance est martiale et paranoïaque. Les coups de pression entre camarades sont légion, et l’on suspecte chaque nouveau venu, comme autant de « RG », de journaliste ou d’antifa sous couverture[3]. Bien vite, les Zouaves s’exportent. Le bitume parisien ne leur suffit plus : ils rêvent de la boue d’un champ de bataille. Certains guerroient auprès des Ukrainiens d’Azov. Cacqueray, lui, tente le coup de feu en Arménie, mais doit vite plier bagage, menacé d’extradition par l’Azerbaïdjan. Ce faisant, nos néo-nazis sauce bleu blanc rouge, se font connaître de leurs comparses européens. Ils rallient vite la grande famille des hooligans néo-nazis, ou casual (« casus » pour les intimes)[4].

Cacqueray peut être fier : il a su raviver ladite flamme casual en France. Sur Telegram, voilà que deux Zouaves créent Ouest Casual : le canal par les casus, pour les casus. Des Russes aux Italiens, chaque groupe faf s’y met en scène. « Mobs » en grosse équipe, vidéos de bastons, saluts nazis et drapeaux fascistes s’enchaînent, par centaines. En France, la formule Zouaves fait des émules, et les bandes locales essaiment[5]. Les Zouaves eux-mêmes jouissent, à chaque sortie, de l’aide « d’indeps » (des électrons libres), toujours là pour donner un coup de poing.

Vidéo tirée de Ouest-Casual. Photo-montage « anti-antifa » qui met en scène les Zouaves Paris (aux côtés d’indeps et des Zoulous Nice)

Encore faut-il calmer nos ardeurs : la flamme casual reste gracile. Casual un jour ne l’est pas toujours. En prenant de l’âge, un casu rentre vite dans les sentiers battus : c’est que les samedis en famille s’accommodent mal du gant coqué. D’autant que les casus sont loin d’aguicher toute l’extrême droite. Si les militants néo-fascistes (ceux de Tenesoun, Audace Lyon, Lyon Populaire, …) flirtent avec eux, les autres (ceux d’Action française, Génération Identitaire, Némésis, …), quoiqu’en bons termes avec les Zouaves, gardent leurs distances politiques : « les hools, type Zouaves, sont de beaux renforts en cas de baston ; mais pour la richesse idéologique, on repassera », dixit un royaliste. Et ne parlons même pas des partis électoraux, qui se bouchent le nez rien que d’y penser.

« À la recherche d’une communauté solide, ces jeunes déracinés s’enfoncent dans le sectarisme ; au sein du groupe, l’ambiance est martiale et paranoïaque. »

La dérive sécuritaire, par le petit bout de la lorgnette

Pris de court, Darmanin s’en est donc allé prononcer leur future dissolution. Et allez donc ! Ça nous en fait vingt-cinq depuis 2017, joli chiffre. Chiffre énorme, surtout : jamais un président français n’aura dissous autant d’organisations en si peu de temps, tout simplement. Divisez vingt-cinq dissolutions en quatre ans, ça nous fait une moyenne gentiment sidérante d’une tous les deux mois.

Quoi d’étonnant ? Jamais la loi du 10 janvier 1936, qui permet cette procédure, ne fut si facilement saisissable, ses critères si souples. À l’origine, les législateurs furent pourtant prudents : l’on ne pouvait dissoudre que les « groupes de combat et milices privées » sur le point de commettre un coup d’Etat ou de faire sécession. Et c’est tout.

Léon Blum, blessé par des militants de l’Action française, à la suite d’une mauvaise rencontre, le 13 février 1936. Le soir même, la Ligue d’AF et les Camelots du Roi sont dissous.

C’était l’époque des Camelots dont la canne arpentait chaque quartier de Paris, de l’émeute sanglante du 6 février 1934, des ligues armées ; celle où Maurras appelait au meurtre de Blum, « au pistolet automatique, au revolver, même au couteau de cuisine »[6] dans les colonnes de son journal. Et pourtant, la loi fut votée à reculons. Bricolée dans l’urgence, au point de lister nommément les groupes à dissoudre, elle n’avait pas forcément vocation à perdurer… L’Histoire en a décidé autrement. Dix ans plus tard, la Libération amène avec elle son cortège de dégradations nationales et de dissolutions. Les associations les plus scélérates sont alors interdites, et leurs chefs emprisonnés.

Il n’empêche : il ne suffit pas de dissoudre, à droite à gauche, pour éliminer le malaise né de la « question allemande ». Car les législateurs s’en rendent compte : les lois françaises et allemandes n’ont pu contrer la résistible ascension d’Hitler. Elles empêchaient les putschs et freinaient les ligues, oui. Mais Hitler est arrivé au pouvoir légalement, par le jeu des nominations et des élections démocratiques. [7] Le Conseil de l’Europe en conclut qu’il faut voir plus grand : la démocratie n’est plus une procédure, mais une philosophie. Ce n’est pas qu’une règle du jeu, mais un corpus de valeurs intrinsèques, affirme-t-il en rédigeant la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Ceci admis, la démocratie peut se réserver le droit de bouter les groupes qui désirent mettre à bas ces valeurs. Au-delà des actes factieux, les thèses inadmissibles doivent être taxées d’illégalité. Ainsi se crée la démocratie « libérale » [8] : celle qui pose, comme principe intangible, le respect des droits de l’Homme.

En 1972, René Pleven en fait une loi française : voilà « l’incitation à la haine » criminalisée. Gare aux intolérants : la loi de 1936 s’affuble, dans la foulée, d’un amendement ravageur. Désormais, les groupes qui prônent « des théories tendant à justifier ou encourager la discrimination et le racisme » ne sont pas à l’abri d’une dissolution.

En pratique, de Gaulle n’a pas attendu Pleven pour relancer l’éteignoir à radicalités. À l’heure de la révolution algérienne, fidèle à l’esprit de la loi, il ne dissout que les groupes sécessionnistes, à l’image du FLN, ou putschistes, tel l’OAS. C’est en mai 1968 que ça se gâte. Désormais, les décrets s’abaissent aux mouvements étudiants, à l’heure où les pugilats se comptent par pelletées. On baisse d’un cran dans la radicalité : les décrets d’hier garrottaient les terroristes ; et voilà que l’on s’en prend aux émeutiers. La boîte de Pandore est ouverte : on ne dissout plus faute de mieux, mais parce que c’est pratique. On dissout ceux qui ont trop fait parler d’eux, qui ont provoqué la bagarre de trop, qui couvrent trop les faits-divers des journaux. Et depuis, le seuil de tolérance s’abaisse d’année en année.

Jusqu’à aujourd’hui. Depuis vingt ans, l’amendement Pleven justifie presque toutes les dissolutions. On n’y adjoint d’autres critères que dans la moitié des cas. Jadis, on prohibait les réunions de poseurs de bombes, puis les comités de mordus de cocktails Molotov. De nos jours, Darmanin dissout Génération Identitaire et l’Alvarium[9], qui prisent plus le coup de poing du samedi de manif[10] que le carnage d’un attentat.

Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ?

Cette effusion dissolutoire mériterait qu’on s’attarde sur son principe. Car il n’a rien d’anecdotique. Dissoudre un groupe, c’est affirmer que ses idées n’ont rien à faire dans l’arène démocratique ; c’est le bannir du champ du dicible. C’est donc limiter le pluralisme. Dissoudre un groupe, c’est asserter qu’on ne peut pas tout dire.

Le service d’ordre antifasciste de la Ligue Communiste en route vers la Mutualité, pour interdire un meeting des néo-fascistes d’Ordre Nouveau, le 21 juin 1973. L’altercation fut massive et très violente (71 blessés du côté des forces de l’ordre), et mena à la dissolution des deux groupes, pour sauver la face, et ce, malgré leur noyautage par les RG.

Pour les penseurs de la démocratie libérale, cela se défend : si l’on ne veut pas transformer l’arène publique en foire d’empoigne, si l’on désire préserver l’unité de la communauté, alors il faut poser des principes communs. Et cependant, tout faire pour que ces principes soient les moins contraignants, les plus lâches possibles. Et quoi de mieux que les droits de l’Homme, c’est-à-dire la reconnaissance de la liberté et de l’égalité de tous les citoyens ? Principe minimal mais intangible, ce filet de sécurité est suffisamment lâche pour permettre la diversité d’opinions ; assez solide, pourtant, pour couper court à tout discours trop liberticide ou excluant.

L’ennui, c’est celui de la limite à poser : à partir de quand la dépasse-t-on ? Qui juge l’excès idéologique, et sur quels critères ? Dès 1935, la question se posait : « Ne redoutez-vous pas que certains groupements soient déclarés licites ou illicites au gré des gouvernements qui passent et qui changent ? », questionnait déjà le député Georges Pernot. Et de fait, la tolérance à l’intolérance est une variable instable, on l’a vu plus haut. De nos jours, on a la main lourde : jusqu’où ira-t-on ? Parler de la communauté, des limites à lui apposer ; prôner pour un traitement différencié, selon les situations sociales ; contester l’ouverture absolue des « droits à » ; est-ce liberticide et excluant ? Oui, dans une certaine mesure.

Il est donc tentant de plaider pour une censure minimale, en dernier ressort, quand l’on ne peut faire autrement. Mais, entre le pluralisme et le respect des droits de l’Homme, un troisième terme doit intégrer l’équation : l’unité de la communauté. Car à plaider la liberté maximale, on risque d’aggraver le morcèlement d’une société française, déjà bien fragmentée. Laisser les intransigeants tout prôner n’aide pas à recoller les morceaux. En disant cela, nous ne récusons pas les droits de l’Homme : nous pointons du doigt leur insuffisance. Ne s’en tenir qu’aux droits de l’Homme, c’est accompagner cette atomisation de la société qu’ont dénoncé tous les penseurs socialistes. Une société qui ne se tiendrait qu’à cela aurait accompli l’idéal libéral : elle aurait renoncé à toute solidarité, tout sens du collectif, toute idée du bien commun.

« Si l’on ne veut pas transformer l’arène publique en foire d’empoigne, si l’on désire préserver l’unité de la communauté, alors il faut poser des principes communs. »

Peut-être pouvons-nous épaissir nos critères, au-delà des limites étroites qu’impose l’universalisme abstrait. Pour qu’une communauté soit unie, elle doit se fixer une identité commune, et par là même, une fin, une certaine idée du bien commun, auquel il s’agit de tendre. Dès lors, la sanction de tout ce qui dérogerait à ce bien est légitime ; encore faut-il que ce bien commun soit défini, discuté, disputé, par la communauté entière. Elle déciderait elle-même de ce qu’elle peut supporter, de ses propres limites, en fonction de son histoire, de ses valeurs, de sa composition.

Là où l’on dissout, l’herbe ne repousse pas ?

Nous en sommes loin. La démocratie libérale a bon dos : dans les faits, ce n’est pas la communauté, mais le pouvoir qui dissout à tour de bras, parce que la loi de 1936 le laisse dissoudre qui bon lui semble. Le souci, c’est qu’il arrive que la dissolution soit un remède pire que le mal. On peut dissoudre un mouvement, oui ; mais les hommes restent, et leurs idées aussi. Imagine-t-on les Zouaves arracher leurs patchs SS, terrassés par la peur de se faire dissoudre ? Bien plus poursuivront-ils leur fuite en avant dans la radicalité, enhardis par cet honneur de plus. Car c’en est un : que Darmanin se presse autour de trente jeunes paumés, « ça, ça légitime, ça, c’est du sérieux ». Le néo-fasciste Yvan Benedetti, dont le mouvement l’Œuvre Française fut dissous en 2013, s’en vante crânement : « Vous avez votre serviteur qui a un mouvement interdit par Valls ! Quand même ! » [11]. Pour leurs camarades, le pouvoir a fait d’eux des martyrs : à eux d’agir en conséquence. Engager une dissolution brute, sans sas de décompression, c’est l’assurance de jeter de l’huile sur le feu, pour un temps au moins. Les précédents sont nombreux ; ainsi d’Ordre Nouveau, dissous en 1973 : « plutôt que d’avoir Ordre Nouveau et la Ligue Communiste qui se tapent dessus à coups de barres de fer, dans un campus, en s’étant donnés rendez-vous, ceux d’Ordre Nouveau se mettent à poser des bombes dans des cafés fréquentés par des Arabes », atteste Nicolas Lebourg, spécialiste de l’extrême droite.

« La plus belle brochette des repris de justice en France », se vante Benedetti lui-même. A la tribune, Yvan Benedetti, chef du Parti Nationaliste Français. De gauche à droite : le royaliste Cyriaque de Vulpillières, de L’Action Française (à ne pas confondre avec l’Action française) ; l’antisémite Jérôme Bourbon, directeur de publication de Rivarol ; le nationaliste-révolutionnaire Alain Soral, d’Egalité & Réconciliation ; et l’antisémite Hervé Ryssen, auteur prolifique.

L’avantage des mouvements structurés, c’est qu’ils cadrent : ils posent des limites. L’Alvarium ou GI avaient une image publique, une réputation qu’il fallait tenir : pas question de risquer sa stabilité, durement acquise, pour la baston de trop. Sans cadre, tout devient envisageable, même le terrorisme. On a maintes fois répété que Logan Nisin, chef des apprentis terroristes de l’OAS[12], avait ses pénates au sein des Jeunesses Nationalistes et de l’Action française[13]. Mieux aurait-il valu souligner qu’il les a justement quittés assez vite, se trouvant trop raide et intransigeant pour eux.

Ce n’est pas pour rien qu’en interne, la DGSI renâcle devant le zèle de l’Intérieur. Il est bien plus facile d’infiltrer et de noyauter un mouvement public et structuré qu’une petite bande. Les néo-nazis eux-mêmes le savent, qui théorisent depuis quarante ans la leaderless resistance, soit la floraison de myriades de petits groupes d’amis, décentralisés et non-déclarés : « Juste vous, les vôtres, de quoi survivre et de quoi vous défendre. » [14]

« Engager une dissolution brute, sans sas de décompression, c’est l’assurance de jeter de l’huile sur le feu, pour un temps au moins. »

Mais alors, pourquoi taper convulsivement sur le bouton rouge de la dissolution, s’il n’a rien de magique ? Parce que c’est un formidable coup de com’, à bas coût. « Dissolution » : le mot est fort, suffisamment pour convaincre que l’on agit, et pas qu’un peu. Car c’est tout de même curieux : pourquoi avoir dissous les Zouaves Paris, précisément après le meeting de Zemmour ? Pourquoi pas Amiens firm, les Zoulous de Nice, Aurelianorum Corda, pourtant tout aussi violents ? Pourquoi dissoudre GI, précisément après son escapade pyrénéenne ? Pourquoi pas Audace Lyon, Furie Française, et autres néo-fascistes, à la doctrine plus radicale ? Parce qu’on dissout suivant la Une des journaux. On dissout parce qu’un groupe s’est attiré les foudres de la France entière, et qu’il faut se la concilier. Alors, on sacrifie un bouc émissaire, qui ne représentait pas grand-chose, moins pour conjurer la menace que pour réconcilier la communauté, le temps d’un instant. Qui pleurera nos trente néo-nazis ? Personne, ou si peu. Et pour le gouvernement, quelle aubaine que d’avoir su s’accorder autour d’une fragile union sacrée. On brandit l’acte de dissolution comme un glaive face à la bête immonde, pour se redonner une petite poussée revigorante dans les sondages d’opinion.

Et l’éventuel retour de bâton passe sous le tapis. On multiplie les dissolutions, sans voir que, du même coup, les esprits s’échauffent et que la tension monte. On oublie le discernement, la désescalade, le containment, pour se gargariser de combat et de suppression. Mais à aiguillonner sans cesse les violents, on risque de les endurcir et de les voir passer au niveau supérieur. Adieu, les Zouaves. Hélas, à bientôt sans doute !

Nos desserts :


Notes

[1] En référence au sanglier (« marcassin »), symbole répandu dans l’extrême droite radicale (notamment chez les skinheads et les nationalistes-révolutionnaires) avant d’être pris pour symbole par le Bloc Identitaire.

[2] Petit groupe national-catholique normand.

[3] Techniquement, les Renseignements Généraux sont intégrés depuis 2008 à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). La désignation reste, dans le langage courant.

[4] Originellement, le terme casual désigne les hooligans violents et adeptes de la mode vestimentaire casual, passe-partout pour le tout-venant, reconnaissable pour le groupe (les baskets Samba d’Adidas, le polo à la couronne de lauriers de Fred Perry, la marque Lonsdale pour le clin d’œil nazi -LoNSDA(P)le-, …). Petit à petit, le terme est de plus en plus usité pour désigner la catégorie, plus fine, des hooligans violents néo-nazis.

[5] La liste est longue, quoique non-exhaustive : à Paris (Pitbulls, Flibuste, Paname Rebirth, Jeunesse Boulogne, …), Lyon (Guignol Squad, Gones, Virage, Jeunesse Indép, …), Toulouse (Alliance Scandale), Nice (Zoulous, …), Strasbourg (Gargouilles, Offenders), Bordeaux (Nationaliste), Reims (MesOs), Dijon (Infréquentables, Vandal Besak), Clermont-Ferrand (Nationaliste), Amiens (firm), Orléans (Nationaliste, Aurelianorum Corda), Douai (Nationaliste), Besançon (Nationaliste), Tulle (Division Nationaliste Révolutionnaire, davantage skinhead), … Plus les nombreux indeps.

[6] Charles Maurras dans L’Action française, 22 octobre 1935.

[7] Il ne s’agit pas de dire, comme le veut l’idée reçue, qu’Hitler fut élu chancelier par les Allemands. Il fut nommé par le président de la République, après de troubles tractations peu constitutionnelles. Il n’a jamais obtenu de majorité absolue ; reste qu’une imposante partie de l’opinion vota pour le NSDAP, au point qu’il remporte les élections législatives de 1932. On est loin d’une tentative putschiste.

[8] Par « libéralisme », nous entendons bien un libéralisme politique minimal, soit le respect des droits humains fondamentaux. On pourrait l’opposer, comme Norberto Bobbio, à l’organicisme. C’est donc un libéralisme de basse intensité, qui s’accommode très bien des philosophies conservatrices ou social-démocrates.

[9] Peu connu du grand public, ce groupe est uniquement basé à Angers. Aux côtés d’autres groupes (par exemple Tenesoun, Auctorum, Animus Fortis, plus récemment In Aeternum), il développe une stratégie nouvelle : celle du multilocalisme. Soit la « reconquête » par le bas, de villes et de quartiers, par le biais d’un local qui fait office de bar, salle de conférence, salle de boxe, librairie et/ou épicerie. La logique est donc inverse à celle des grands anciens (AF, GI, …) à la structure nationale. Ses partisans défendent une stratégie plus gratifiante pour les militants, qui voient plus vite le fruit de leur labeur ; et plus discrète, pour des élites qui ne voient la France qu’à travers Paris. En l’occurrence, l’Alvarium est un groupe national-catholique, dans le viseur des autorités depuis l’arrestation de son chef, Jean-Eudes Gannat, et les trop nombreuses bagarres à proximité de son local.

[10] Méfaits qui sont du ressort du droit pénal, non de ce genre de procédure extraordinaire

[11] Citation tirée de la conférence « Gilets Jaunes : la révolution qui vient ? », disponible sur YouTube.

[12] Le sigle signifie « Organisation des Armées Sociales », mais fait évidemment référence à l’Organisation Armée Secrète de la guerre d’Algérie. Condamné à neuf ans de prison, Nisin (et son équipe) planifiaient divers attentats. Les enquêteurs ont retrouvé chez lui des armes, des explosifs et des protections.

[13] On sait aussi qu’il est passé au Front National et au Mouvement Populaire pour une Nouvelle Aurore, scission des Jeunesses Nationalistes.

[14] La citation est tirée d’un canal Telegram néo-nazi. La leaderless resistance est une tactique largement utilisée par les contestataires, à des degrés de radicalités très variables selon les groupes (qu’ils soient anarchistes, néo-nazis, écologistes, anti-avortement, islamistes, …). Chez les néo-nazis, elle fut théorisée par William Luther Pierce dans Les Cahiers de Turner, véritable Bible des suprémacistes blancs.

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