Paris, 31 et 32 mars 2016. En marge des manifestations contre la loi El Khomri, un “collectif informel réuni autour de la dynamique du film “Merci Patron !” et de l’équipe du journal “Fakir”, composé d’intermittents, de syndicalistes et de citoyens engagés” se rassemble à la place de la République. Reportage exclusif sur la naissance d’un mouvement de Dimitri Sikiotakis et Héloïse Paliwoda pour Le Comptoir.
Nos Desserts :
- Lors de la première Nuit debout, nous nous sommes entretenus avec Frédéric Lordon : « La jonction de la jeunesse et du salariat est le pire cauchemar du pouvoir »
- Le blog de Frédéric Lordon hébergé sur le site du Monde diplomatique
- L’appel récent de Lordon pour une République sociale dans Le Monde diplomatique
- Le Facebook et le Twitter du mouvement “Nuit debout”
- Site internet Convergence des luttes
- Le Comptoir vous explique la lutte de classes et la précarité
- Le hashtag #NuitDebout pour suivre les rassemblements sur Twitter
Catégories :Politique
« Nuit Debout ». Expression sortie tout droit d’un cerveau de communiquant, qui contient en outre l’idée de nuisance. Nuit blanche, fête de la musique.
« Convergence de luttes ». Slogan sympa qui sert la confusion entre toutes les luttes. Dispersion des luttes: on place au même plan les arguties globales de l' »écologie »(réchauffement climatiques, kiwis bios, pandas), les questions « techniques » comme celles des paradis fiscaux (« mon ennemi c’est la finance ») etc pour mieux noyer le poisson des luttes sociales et des stratégies néo-libérales de destruction la démocratie.
Jamais entendu là-bas une critique même timide de la politique néo-pétainiste du gouvernement. Quand on évoque la loi « el-khomri » (c’est-à-dire la destruction du code du travail voulue par la commission européenne et déjà imposée à toute l’Europe du sud), on s’y entend répondre que ce n’est pas le plus important, et que, justement, il faut faire « converger les luttes ».
ça fait des jours que je retourne quand même Place de la République, bravant- bravant quoi? le pouvoir supposé trembler devant la ferveur « populaire »? – ne bravant que la pluie, et le dégoût.
Les commissions et l’encadrement ont été infiltrés discrètement par des éléments des « jeunes socialistes » non-déclarés et autres « syndicats » étudiants à la sauce unef qui servent les basses oeuvres du pouvoir socialiste en gèrant avantageusement les prises de paroles et en appelant régulièrement la foule à la discipline(!). Des indignés fantoches qui abusent de la bonne foi de la majorité et rappellent qui « ni l’extrême-droite, ni l’extrême-gauche ne sont bienvenues ici ». sic.
Pas étonnant que ces révolutionnaires élégamment vêtus aient obtenu l’autorisation de complaisance de la Mairie de Paris.
A la droite du PS, le ci-devant Macron. A sa gauche, j’ai bien l’impression que ces pourritures nous concoctent un « Podemos à la française », un parti grand-guignol « d’opposition », « issu de la société civile ». Pour l’instant ça reste une hypothèse, rien n’est décanté.
Conclusion: allons place de la République, mais ne soyons pas dupes.
Et surtout allons manifester.
Les organisateurs sont peut-être sincères, mais on ne casse pas la baraque en affirmant qu’ils sont de gauche très très molle. peut-être sont-ils juste très coupés de la réalité.
Il faut vraiment avoir le coeur à droite pour refuser toute confrontation y compris verbale, avec les politiques suivies actuellement en France.
L’universalisme des altermondialistes que l’inégalité sur le pas de leur porte ne dérange pas me semble au mieux du catholicisme mal dégrossi.
La priorité c’est de restaurer la démocratie dans notre pays, et pour cela, quite à blasphèmer, il faut à tout prix que nous sortions de l’Union Européenne. Que les bonnes pâtes se révulsent.
Les classes populaires, toutes vulnérables à la manipulation qu’ells soient, ont bien compris cette priorité, elles, et au final elles sont moins manipulées et comme toujours moins aliénées que les zélateurs surdiplômés de la globalisation gentille qui évacuent le politique du débat publique et dont l’horizon semble se limiter à faire de nous des « consommateurs responsables ».