Une certaine sociologie et une part des sciences dites “de l’éducation” campent sur l’idée assez ancienne que l’école, en tant qu’institution bâtie pour et par les classes dominantes, n’a jamais véhiculé ni valorisé que leur seule culture, leurs seuls usages. Qu’en somme, on n’y enseigne Verlaine et Mozart que pour mieux laisser Maître Gim’s et « Taxi 5 » à leur place, cultiver un entre-soi, disqualifier d’emblée les élèves des classes populaires. En un dessein parfois tout inconscient de reproduction sociale, l’école validerait ainsi la culture du riche et dénigrerait celle du pauvre. Une large tendance à vouloir exclure la culture dite “classique” de l’enseignement scolaire, au profit de la culture dite “de masse”, prend sa source dans une volonté dévoyée de justice sociale. Pourtant, la fréquentation d’œuvres a priori lointaines peut être d’un précieux secours à l’émancipation des élèves.
« Il y a quinze ans, par exemple, je pensais que les élèves défavorisés devaient apprendre à lire dans des modes d’emploi d’appareils électroménagers plutôt que dans les textes littéraires. Parce que j’estimais que c’était plus proche d’eux. Je me suis trompé. » Philippe Meirieu, Le Figaro Magazine, 23 octobre 1999
C’est, à force, par syllogisme, ce qui a nourri ce sentiment aujourd’hui très répandu que tout élément appartenant à “la” culture “savante” participerait d’une « violence symbolique », selon le terme consacré, des forts sur les faibles. Proposer à ses élèves d’écouter Chopin ou de lire Du Bellay reviendrait donc, les choses ainsi vues, à les écraser sous le poids de la culture dominante et opérer un tri : seuls ceux qui par leurs origines familiales vivent de plain-pied (livres dans le salon, sorties au musée, langage châtié des parents, etc.) avec les éléments culturels convoqués en classe en tireront les bénéfices. D’aucuns sont même allés jusqu’à prôner qu’on ne mît pas d’œuvre classique sous les yeux des élèves “défavorisés”, lesquels devaient apprendre à lire dans le mode d’emploi du micro-onde, “plus proche d’eux”. Outre le mépris, même involontaire, dont témoigne une telle ambition, notons de quel charlatanisme elle procède. Car si, certes, les statistiques restent désolantes et attestent qu’il subsiste bien en France un mécanisme de reproduction sociale, si, certes encore, les héritages d’habitus restent des atouts de taille pour réussir, cela ne prouve d’aucune façon qu’un groupe ne puisse s’approprier tout ou partie de la culture détenue par un autre groupe, fût-il dominant.
Si la culture “savante” est la culture des classes “savantes”, il faut garder à l’esprit que les transfuges sont légion (pensons au football, passé de l’aristocratie au peuple, ou au jazz, qui a fait le voyage inverse), que les capitaux culturels, économiques et symboliques peuvent changer de main (la maîtrise de la lecture, par exemple, a été autrefois une affaire d’esclaves1) et qu’enfin le fameux pavé dans la mare2 de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron date des années 1960. Époque à laquelle la détention d’une certaine culture, de l’argent et du pouvoir, allaient encore ensemble presque nécessairement. Époque à laquelle, donc, le simple avènement d’un Macron (pour ne même pas parler d’un Sarkozy) était tout bonnement impensable.
Langage d’initiés et fausse monnaie
Outre être ce garde-barrière, l’enseignement de la culture classique est ordinairement accusé de contribuer à une injustifiable hiérarchisation des œuvres. Le relativisme culturel, la propension à « traiter les faits sociaux comme des choses », d’excellent aloi quand on prétend les expliquer scientifiquement, se sont répandus dans la sphère des idées où leur usage est quelquefois douteux. Par syllogisme encore, on affirme que « des goûts et des couleurs, on ne saurait discuter… » Et l’on conclut que lire Homère en classe, c’est opérer un choix, et insidieusement sous-entendre qu’Homère est supérieur à Bob l’éponge ; allégation, s’il en est, d’une violence inouïe. Car c’est là jouir d’un privilège social autorisant à décerner aux œuvres et aux usages leurs certificats de dignité. La chose est en partie vraie : le pouvoir politique peut conférer celui de prononcer le bon, le vrai, le beau. De là, par exemple, François Hollande volant au secours du plug anal de la place Vendôme. De là les commandes publiques passées à Daniel Buren, l’importance accordée à la musique sérielle, etc. Mais le temps triomphe presque toujours des escroqueries ; personne aujourd’hui ne se souvient des artistes artificiellement montés en neige il y a un siècle. Pis : le roi peut être notoirement nu, et chacun rire sous cape du Grand Artiste décoré en grande pompe : Albert Speer, Pierre Boulez, les œuvres complètes de Bernard-Henri Lévy… Ce alors que, au contraire, d’autres qui ont été des parias s’installent solidement dans les imaginaires (Van Gogh, pour ne citer que lui). C’est, le temps ayant passé, que la teneur immédiatement politique des œuvres s’évapore et que tandis que les puissants poussent leurs champions sur un podium bancal, les amateurs repêchent les oubliés.
Quoi qu’il en soit, ces deux charges, la culture à l’école comme langage d’initiés, la culture à l’école comme fausse monnaie, relèvent d’un mauvais procès. Car il faut vivre dans un phare, ou au fond d’un amphithéâtre, pour croire un seul instant que la classe d’aujourd’hui serait ce lieu où des maîtres grisâtres martèlent leurs rosa, rosae à coup de règle, sous l’œil inquisiteur du buste de Voltaire. Qu’on aille ouvrir quelques cahiers de poésie… Ici la quadragénaire nostalgique qui n’enseigne que Céline Dion, là le quasi-retraité chez qui l’on voit la « Cage aux oiseaux » depuis sa sortie en 33 tours, là encore le jeune “T1” (agent titulaire pour la première année) qui espère devenir l’ami des enfants en les faisant danser sur « Bum Bum Tam Tam ». Ne résumons pas à cela, bien-sûr, les fonctionnaires de l’Éducation nationale, mais qu’on remarque aussi comment tout projet pédagogique, si ringard soit-il, touchant aux “cultures urbaines” ou à tout ce qui à tort ou à raison semble “proche des élèves”, fait le bonheur des inspecteurs et des conseillers pédagogiques de circonscription. Ou encore la joie gourmande du formateur de l’Espé si d’aventure un stagiaire entend faire travailler ses élèves autour de « Despacito ». Certains commentateurs, pourtant, n’en démordent pas, qui ne cessent de pointer du doigt cette culture si peu inclusive et ses alliés divers – la grammaire, par exemple, dont on a entendu dire par un professeur d’université qu’elle avait été inventée par la bourgeoisie pour interdire l’accès de la lecture aux pauvres (élucubration qu’on ne prendra pas le temps de réfuter ici).
Ce si doux cancer
À cet assaut “intellectuel” contre ce que l’on n’ose plus sans force précautions appeler “la” culture, a fait écho un assaut télévisuel, cinématographique, musical, bref : spectaculaire. Penser aux plaintes horrifiées d’un Cyril Hanouna constatant que les émissions sérieuses de Frédéric Taddéi étaient financée par « nos impôts ». Au film annuel opposant Kev Adams ou assimilé à ses pauvres professeurs. Aux chansons revanchardes où telle starlette explique à son proviseur qu’elle roule maintenant, nonobstant son échec scolaire, en M3 toutes options. Aux éternels Patrick Sébastien et autres Castaldi revendiquant partout un droit – que nul ne leur a du reste jamais contesté – à ne « pas se prendre la tête ». Au traditionnel clip de pop/rap/R’n’B qui, commençant par une soirée crispée où l’on écoute Monteverdi en Prince de Galles, se termine par le déhanché extatique de quelque bourgeoise soudainement décoincée. Ainsi défilent les messages subliminaux du Divertissement, jour après jour : Le “fun” aura raison du vieux monde et de ses reliques. Point n’est besoin de savoir le Grec pour conduire un Hummer. La culture du livre, non contente d’être chiante, est par surcroît méchante en ce qu’elle n’admet ni Sébastien Cauet ni Major Lazer en sa Jérusalem. Il importe, donc, de la combattre.
Et il en va assez pareillement dans le vrai monde. C’est, d’une part, un simple réflexe d’autodéfense face au snobisme réel : envoyons se faire voir ceux qui nous prennent de haut (comme, il est vrai, n’importe quel article des Inrockuptibles en donne fort envie). C’est aussi une rancune tenace contre cette école, ces livres dont on nous avait vaguement dit qu’ils nous sauveraient des eaux… Or, il est des élèves qui, le plus loin qu’ils regardent (frères, sœurs, parents, grands-parents, arrières-grands-parents…) ne voient personne dans le cercle des proches à qui cette école, ces livres aient apporté quoi que ce soit de palpable. Ici, sans doute, les médiathèques qui brûlent.
On voit comme ces convergences d’opinion ont été favorables à un rapprochement ; croyant par là être moderne, l’école a petit à petit ouvert ses portes au monde fabuleux de l’entertainment3, lequel est un peu au cerveau de l’Homme ce que l’industrie du tabac est à ses poumons. Et ainsi que certains n’ont vu que volutes délicates et liberté sauvage où il fallait voir cancers et trachéotomies, d’autres ne voient que « monde qui bouge » et “culture populaire” où il faudrait voir « temps de cerveau humain disponible », selon l’heureuse formule.
Ouvrir les fenêtres de l’école
Est-ce à dire qu’il faille hurler au triomphe des barbares en nos écoles, où l’on n’enseigne plus guère que le djihad, la drogue, le rap et la masturbation (confère Valeurs Actuelles, etc.) ? Qu’il faille, sous le haut patronage du Point et de Jean-Pierre Pernaut, prôner le « retour » au temps béni où tous les écoliers de France vénéraient les grands hommes ? La ferveur hypocrite de ceux qui, à main droite, bâtissent des parkings pour, à main gauche, célébrer la France des villages, ne doit tromper personne. Et on ne saurait que rire d’un Le Pen père se plaisant, entre autres pitreries, à massacrer quelques vers de Musset pour preuve des vertus des maîtres d’autrefois. Ou d’un Renaud Camus affirmant sans réplique qu’éduquer un enfant aujourd’hui, « c’est l’inadapter » (dans Décivilisation, Fayard, 2011).
Pour considérer les choses plus sérieusement, il faudrait partir du principe que ce qui réellement répond à l’ambition d’une école qui éclaire, élève, aiguise le sens critique, est l’exotisme : ce qui vient du dehors. Hors de soi, hors de la famille, du groupe social, ethnique, hors du pays, hors de l’instant, de l’époque. Notre penchant naturel, si l’on n’y prend pas garde, est sans doute à nous replier sur nos habitudes ; manger le même plat, voir le même film, écouter le même morceau, en boucle ou peu s’en faut. À charge pour l’école de casser ce fonctionnement autistique ; de même qu’on ne peut servir des frites chaque jour à la cantine, de même il est néfaste d’élargir à la salle de classe le champ d’impact du dernier tube à la mode, que nos élèves déjà se repassent ad libitum. Homère et Cervantès, ici, arrivent où ils sont étrangers, ce qui est une aubaine. Qu’il ne soit pourtant pas question d’établir un quelconque Panthéon : aux fameux “classiques” traditionnels s’ajoutent bien entendu tout ce que le monde entier a pu faire de pérenne, des Mille et Une nuits aux contes chinois, du théâtre nô au blues.
Il faudrait, en définitive, faire le contraire de ce qui longtemps nous a été prescrit ; décrire un mouvement excentrique, qui s’éloigne au plus loin de l’élève, et défricher les chemins qui mènent des écoles des réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP+), jusqu’aux jetées d’Ithaque ou à la cour d’Hâroun ar-Rachîd. Cela peut se faire sans snobisme aucun, en gardant à l’esprit que chacun bricole son patrimoine culturel avec ce qu’il trouve, et s’y attache affectivement. On peut soi-même d’ailleurs être amateur de Marlboro, pousser à l’occasion les portes d’un Mac Donald’s, détenir en son smartphone quelques morceaux honteux. Peu importe. Renaud Camus, encore, aime proférer cette ânerie qu’on reconnaît l’honnête homme à ce qu’il n’a pas dans sa bibliothèque. Il n’en est bien-sûr rien. Les goûts de nos élèves sont ce qu’ils sont, ne les méprisons pas. Osons simplement leur offrir la chance d’un jour pouvoir véritablement, c’est à dire en connaissance de cause, choisir en temps voulu entre MHD et La Flûte enchantée.
Nos Desserts :
- Au Comptoir, on a interviewé Thierry Pardo qui nous disait que « l’organisation de l’école est conforme à la logique industrielle »
- On vous proposait aussi une article sur la réforme des collèges en 2015
- Sur le chantage à la culture de masse contre la culture élitiste, on a évoqué le cas de l’art contemporain à de multiples reprises
- Notre troisième numéro papier contient un article inspiré par les écrits de Christopher Lasch et intitulé « La “pop culture” est-elle populaire ? »
- Philippe Bihouix et Karine Mauvilly critiquent le tout-numérique à l’école
Notes :
1 Cf. Guglielmo Cavallo et Roger Chartier (dir. ), Histoire de la lecture dans le monde occidental, Seuil, 2001
2 Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, La reproduction : Éléments pour une théorie du système d’enseignement (Éditions de Minuit, 1970).
3 … et de l’art dit “contemporain”, ce qui est une autre histoire…
Catégories :Société
Se concentrer sur une réforme de l’école est à mon sens une solution partielle.
Selon moi, le véritable fond du problème est qu’il faut réformer la télévision et la publicité selon des principes d’interdiction de l’abrutisation et de l’infantilisation, car oui la télévision définit aujourd’hui bien plus une civilisation que l’école. Je suis pour une solution dure et radicale consistant à supprimer tous les « divertissements » pour ne laisser que des programmes culturelles, historiques ou sportifs. La télévision deviendra chiante et tant mieux ! Comme ça les gens feront autre chose que de la regarder et s’ils la regardent ils deviendront plus intelligent plutôt que de régresser.
Sur la publicité je suis aussi radicale : il faudrait interdire toute publicité usant de manipulation de l’inconscient, en clair les publicitaires devraient uniquement présenter le produit, le prix et basta.
L’idée que l’école devrait apporter de « l’exotisme » me semble très intéressante, que « répondre à l’ambition d’une école qui éclaire, élève, aiguise le sens critique » devrait orienter les politiques scolaires, pour le reste, je pense que l’article ne parle pas de ce qui est essentielle dans ses fonctions.
D’abord, l’article ne fait qu’effleurer l’idée de la reproduction sociale. Car avant même celle de l’inégalité des chances qui est bien sûr une évidence, il y a celle de la reproduction du système, de l’intégration des jeunes dans un monde acquis, « éternel » (« Une élection ne peut pas changer les traités »*, les libéraux parlent de « la fin de l’Histoire »…, qu’ils ne peuvent déconstruire avec les outils que l’école, justement, leur a fournis, le but de l’école étant de les intégrer dans ce monde et non d’être capable de le remettre en cause et encore moins d’en avoir l’envie. Limitant « l’éducation » à la transformation de l’individu en rouage de la méga-machine-monde actuelle, l’école devient un des principaux outils de la propagande de la société de consommation qui transforme l’homme en acteur de sa propre aliénation au monde technicien et bureaucratique.
Bref, son but est loin de l’idée d’en faire un citoyen libre et éveillé.
Et, de cela, on ne perçoit rien dans cet article.
Ensuite, et c’est lié, je dirai suivant Yvan Illich que j’espère ne pas trop trahir, que l’existence même de l’école comme institution, détermine la valeur d’un savoir car seule, elle est habilité à donner une valeur officielle à ce savoir par un diplôme par exemple et que du coup, elle dévalorise l’acquisition hors de ses murs.
De plus, étant définie comme ce lieu officiel, elle tend à rendre les « élèves » consommateurs de savoir et donc contribue à les modeler dans le sens de la société de consommation et non de les rendre acteur libre de leur évolution, de leur compréhension du monde et de leur mode de vie.
Je rajouterai pour finir, que c’est l’école qui nous apprend à obéir (pas de guerre de 14 sans l’école publique!), que c’est à l’école que se construit l’acceptation de la hiérarchie et des différences de valeurs confondues avec celles des résultats et celle de toutes les injustices que nous voyons autour de nous, justifiées par la « valeur » supposée des uns par rapport aux autres que chacun d’entre vit depuis son plus jeune âge à l’école à travers ses réussites ou ses échecs scolaires.
*Jean-Claude Junker
Vos remarques sont intéressantes, mais ne se situent pas, je crois, à l’échelle de l’ article.
Ce dernier ne semble pas prétendre à la radicalité, mais simplement proposer une vision opérationnelle hic et nunc. La question est, ici : « que faire dans l’école telle qu’ elle est ? » Votre question à vous serait plutôt : « quelle école construire dans un monde meilleur ? »
Notez que la première question n’ interdit pas la seconde…
L’école n’est plus un temple de savoir depuis longtemps ! Publique ou privée, les programmes sont partout les mêmes, fermés, rébarbatifs, stupidement théoriques, inadaptés aux enfants mais non à une fabrique de futurs consommateurs et électeurs décérébrés. On ne veut pas des élèves intelligents, surtout pas ! Les profs font ce qu’ils peuvent et le plus souvent parlent dans le vide, les élèves sont devenus des non-apprenants ! Je viens de publier un article aujourd’hui sur mon blog : mon école idéale ! 🙂
Pour vous répondre, je dirais tout d’abord que je ne pensais pas être radical mais plutôt objectif et je ne cherche qu’à regarder la vérité en face. Mais, à y réfléchir, si on prend le mot radical comme signifiant « à la racine » alors, j’espère que vous avez raison.
Je dirais encore que je me demande plutôt « Quelle école construire aujourd’hui pour un monde meilleur demain ? » et que malheureusement, la question des aménagements interdit les questions sur le fond car elles réduisent le problème et en limitent l’horizon des solutions à des questions superficielles, sans vraie importance.
Un peu comme si on avait limité la critique de l’occupation allemande en 1943 à la mauvaise gestion des tickets de rationnement.
C’ est exactement ainsi que j’ entendais « radical », que je me garde de confondre avec « extrémisme ».
Quant aux tickets de rationnement, relever en 43 qu’ il étaient mal gérés, et demander qu’ ils ne le soient plus, revenait-il selon vous à accepter l’ Occupation ?
Pour prendre un exemple moins spectaculaire : un salarié dont la profession même est une insulte à la dignité (il n’ en manque pas…) n’est-il pas fondé, faute de mieux pour l’ instant, à exiger des « aménagements » (horaires, salaire, équipement, etc.) ?
Quel manque de rigueur, quel manque de travail sur un sujet aussi sérieux. Ne pas lire Bourdieu est une chose, affirmer n’importe quoi en est une autre. C’est un canular cet article ? Un auteur qui ne démontre rien, qui se contente d’affirmer. Qui pense que la sociologie bourdieusienne est dominante dans le champ de la sociologie de l’éducation, alors qu’il n’en est rien. L’auteur ne prend même pas le soin de savoir un minimum de quoi il parle.
Cet article est tout bonnement nul. Je suis consterné de voir que vous laissez publier des choses aussi mauvaises. Mauvaises par manque de travail, de sérieux. Il suffit de lire la bibliographie de l’article pour voir qu’il n y a aucun travail sur le sujet. C’est juste un plaisir de plume par ailleurs facile et sans ambition possible.
Ve genre d’article vous fait perdre en crédibilité. C’est tout simplement consternant de nullité.
« Qui pense que la sociologie bourdieusienne est dominante dans le champ de la sociologie de l’éducation »… Où avez-vous lu cela ?
On vous dit qu’une vulgate bourdieusienne (= du Bourdieu mal lu, justement) alimente les pratiques concrètes en vogue dans l’Education Nationale, ce qui est indéniable.
Il n’est pas question ici de discuter les approches universitaires du problème, mais le charabia dont se prévalent les ESPE et les IEN pour imposer une façon bien précise de mener sa classe. Bref : c’est un article d’instit’, pas de sociologue. Encore faut-il, pour le comprendre, être déjà sorti de sa fac.
Mais sans doute, ayant lu le nom de Bourdieu, avez-vous foncé tête baissée défendre votre chapelle, scandalisé à l’idée que quelqu’un d’autre qu’un sociologue dûment assermenté, brandissant les signes de ralliement idoines (la fameuse « bibliographie »…), puisse aborder un sujet dont vous vous croyez propriétaire.
Seuls les bardes, n’est-ce pas, ont le droit de chanter…
Ce qui serait tout à fait légitime, bien sûr…
Il n’empêche que rien n’indique non plus dans la critique de la gestion des tickets de rationnement ou dans la revendication d’aménagements de son travail, une quelconque remise en cause de l’Occupation ou du système capitaliste (voir la plupart des syndicats et partis politiques actuels dans le monde occidental).
Et je maintiens que, comme à longueur d’années, le système médiatique, la seule parole audible par le grand nombre, fait croire que seule cette critique-là existe et est légitime, participer à cette mascarade d’une façon ou d’une autre tend à renforcer le discours consensuel d’un système qui serait simplement à corriger à la marge.
« La Maison brûle et nous regardons ailleurs » a dit un jour Chirac…
Les parasites brouillent l’écoute et tout ce qui nous détourne le regard de l’essentiel tend à nous obscurcir la vue.
J’ avais bien compris, vous êtes très clair. Ce qui me chiffonne néanmoins, c’ est la grandiloquence de votre vision du monde. Tout ce qui ne concerne pas le Grand Soir ne vaut même pas la peine d’ être mentionné. Et au quotidien, que fait-on ? On serre les dents en attendant le sauvetage ?
M. « Stef' », vous n’ avez visiblement pas bien compris l’ article que vous commentez.
Mais sans rancune. Faites un effort sur l’ orthographe (une faute par phrase, c’est beaucoup) et je ferai mon possible pour qu’ on publie votre texte de haute tenue sur la « gauche ».
16 notes de bas de page ! On ne saurait être plus crédible.
Je n’avais pas vu cette réponse qui illustre parfaitement la nullité de votre travail. Je vois aussi que vous allez fouiller tout ça pour essayer de trouver une mesquinerie de forme à sortir du niveau de vos articles en général. Ce texte écris sur la gauche, je n’en cautionnerais plus une bonne partie. Ce qui sort de votre article c’est qu’il ne démontre rien et n’a que des effets de langage, comme mettre en avant des oppositions qui en disent beaucoup plus sur vous que sur la réalité du monde social. Vous parlez déjà d’une certaine sociologie. Laquelle ? Lorsque l’on veut dénoncer on est précis, surtout si on connait son sujet. Quelle sociologie ? La sociologie pragmatique, la sociologie interactionniste, la sociologie fonctionnaliste, la sociologie critique, la sociologie clinique, laquelle ? Car la sociologie de l’éducation est elle même traversée par ces écoles, de quoi parlez vous ? Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement vous devez sûrement connaître l’adage.
Et oui si vous aviez lu un peu plus vous éviteriez d’écrire n’importe quoi sur un sujet que vous en connaissez visiblement pas.
A entendre les différents retours sur le niveau pathétique de votre travail, vous allez finir par devenir un sujet de blague.
Pour une raison que je ne m’explique pas, cet article vous a piqué à vif. Calmez-vous : il n’y a pas mort d’homme. Avant de m’intenter un procès en exercice illégal de la sociologie, rappelez-vous que je ne suis « qu’un » professeur des écoles qui évoque la façon dont « une certaine » sociologie (=une vulgate) est en vogue dans sa vénérable institution. « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » : je ne suis pas géomètre, et n’entre pas ; si vous croyez le contraire, vous m’aurez mal lu.
Contester le propos et la méthode se conçoit. Prononcer anathèmes et disqualifications dès qu’ on évoque Bourdieu est ridicule. On dirait un bigot qui a vu une paire de fesses.
Thierry Pardo : « L’organisation de l’école est conforme à la logique industrielle », sur ce même site, quelque chose de plus intéressant.
« Quant à ce qu’on devrait faire au quotidien,… » il me semble qu’essayer de comprendre le monde autour de nous et de dire ce qu’on pense sur les sujets dont on parle, librement, honnêtement, peut être un bon début.
Et comme vous avez quitté ce qui me semblait être un débat d’idées pour un jugement sur ce que mes quelques mots vous font penser que je suis, la discussion s’arrête ici pour moi.
Je me serai mal exprimé ou, sauf votre respect, vous m’ aurez mal lu ; loin de moi l’ intention de vous définir, puisque, par définition, je ne sais rien de vous – et inversement.
Je soulignais juste comme exagérée votre position : foin des réformes et tabula rasa (en substance).
Si cela vous offense, c’ est fort dommage et j’ en suis navré. Mais vous avez raison : la discutions n’ est plus guère possible.